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Parti socialiste

Loi travail: "si le texte est voté, le PS est mort", prévient un député qui en appelle à Hollande

Yann Galut estime que la loi de réforme du code du travail "donne encore une fois tout au patronat" et promet que "si ce texte est voté, le PS est mort".

La loi travail qui sera présentée en mars par Myriam El Khomri sous la tutelle de Manuel Valls suscite déjà des remous au Parti socialiste. "Si ce texte est voté, le PS est mort", prévient par avance le député Yann Galut dans un entretien au Parisien. Et contrairement aux débats sur la déchéance de nationalité sur lesquels les militants étaient partagés, "sur la question du code du travail, je sens vraiment la différence. Une militante a même pleuré pour me dire 'on ne peut pas faire ça'. (...) On ne peut pas encore une fois tout donner au patronat", affirme-t-il. 

"Les militants et les électeurs PS considèrent ce texte comme une régression sociale, ils ne comprennent pas la démarche. La ligne rouge écarlate est franchie", explique à BFMTV Nadia El Hajjaji du PS de Mulhouse qui a commenté lundi sur Twitter la visite de Valls, Macron et El Khomri dans leur département d'un "la droite française réunie" cinglant. Le Premier ministre était aussi comparé à Margaret Thatcher.

Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a, lui, prôné en direction du gouvernement la "négociation" et "la souplesse" alors qu'une intersyndicale se tient ce jour à l’initiative de la CGT, en vue d’organiser "d’éventuelles actions et initiatives communes".

Un appel à François Hollande

"J'appelle même solennellement le président François Hollande à le retirer. Je crois qu'ils ne mesurent pas à quel point ce texte heurte nos militants, et au delà tous les sympathisants de gauche", expose Yann Galut alors que le président de la République, en tournée à l'autre bout du monde, serait intervenu auprès de Manuel Valls pour retropédaler sur un possible usage de l'article 49.3.

Le Premier ministre Manuel Valls a martelé mardi sur RTL sa volonté de "convaincre" les Français et les parlementaires que la réforme du droit du travail, décriée à gauche et par les syndicats, était "utile" pour lutter contre le chômage, et promis qu'il irait "jusqu'au bout".

"Je ne suis pas troublé par le débat", y compris au sein du gouvernement, a aussi assuré Manuel Valls à propos des doutes exprimés notamment par Ségolène Royal ou Marisol Touraine, tout en demandant aux ministres de "s'engager pleinement" car c'est "un défi considérable pour la France".

S.A.