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Élysée

Loi travail: la presse raille l'"arrogance et la fébrilité" du gouvernement

Emmanuel Macron, Myriam El Khomri et Manuel Valls en déplacement lundi 22 février

Emmanuel Macron, Myriam El Khomri et Manuel Valls en déplacement lundi 22 février - Vincent Kessler - AFP

Le Premier ministre Manuel Valls a martelé mardi sa volonté de "convaincre" les Français et les parlementaires que la réforme du droit du travail, décriée à gauche et par les syndicats, était "utile" pour lutter contre le chômage, et promis qu'il irait "jusqu'au bout". Pourtant, la presse n'est pas convaincue...

Les atermoiements gouvernementaux autour du projet de loi sur le travail attirent les foudres de la presse, qui fustige mardi "l'irrésolution" de l'exécutif. Le délicat exercice de pédagogie auquel s'est livré le gouvernement lundi en assurant ne pas vouloir faire passer en force un texte âprement critiqué à gauche et parmi les syndicats, n'a pas convaincu les éditorialistes. "Arrogance et fébrilité sont dans un bateau", assène L'Humanité après que la ministre du Travail Myriam El Khomri eut fait "machine arrière" sur la question du recours au 49.3 pour faire passer sans vote le projet.

"Machine arrière toute!" pour le navire gouvernemental, constate Le Parisien. L'Opinion moque pour sa part "le tango de la réforme en France", estimant qu'"avec tout ce beau monde sur le reculoir, les débats parlementaires promettent malheureusement un joli bond en arrière". De son côté, Le Figaro étrille François Hollande et "son irrésolution" en lui faisant la leçon: "quitte à être mal aimé, autant l'être en se rendant utile..."

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"Le CDD de François Hollande à l'Elysée"

Car c'est le chef de l'Etat, depuis le Pacifique sud où il était en visite, qui "a rappelé à l'ordre son Premier ministre" afin qu'il cherche une majorité, rapporte Le Parisien. Du coup, "Manuel Valls se retrouve bien en première ligne dans la guerre de tranchées qui se prépare sur la refonte du droit du travail", commente Les Echos. "Plus seul et exposé qu'il ne veut bien le dire." "Valls en mode démineur à Mulhouse", titre Libération après la visite du Premier ministre en Alsace, flanqué de Myriam El Khomry et du ministre de l'Economie Emmanuel Macron.

Le trio s'y est livré à ce que Paris Normandie appelle "une très belle leçon de rétropédalage". "A un an de la présidentielle, une forte colère sociale serait désastreuse pour un président déjà en campagne", pointe L'Alsace. "Mais, à force de reculer, c'est tout le système social à la française qui menace ruine."

Tout aussi pessimiste, La Voix du Nord estime qu'"entre un projet de loi qui facilitera les licenciements économiques en diminuant le rôle d'appréciation du juge et un projet de convention chômage qui réduirait les droits des salariés licenciés, il y a cumul des mécontentements". Il en tire la conclusion que "ni l'(un) ni l'autre ne faciliteront la prolongation du CDD de François Hollande à l'Elysée!"

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S.A. avec AFP