BFMTV
Gouvernement

Loi El-Khomri: "Ne rien changer, c'est nous condamner"

Dans une lettre ouverte postée sur Facebook, le Premier ministre a défendu le texte de la ministre du Travail.

Dans une lettre ouverte postée sur Facebook, le Premier ministre a défendu le texte de la ministre du Travail. - Sébastien Bozon - AFP

Transmis vendredi au Conseil d'Etat, l'avant-projet de loi de la ministre du Travail ne cesse de susciter la polémique. Alors que Myriam El-Khomri a assuré ce lundi que le recours au 49-3, pour faire voter le texte, n'était "ni souhaitable, ni nécessaire", dans la soirée c'est le Premier ministre qui a pris sa plume, ou plutôt son clavier, pour défendre la réforme. Dans un message Facebook, Manuel Valls explique vouloir "vaincre les conservatismes", "casser la logique de demi-mesure" et "chercher des solutions neuves et audacieuses".

"Dans une compétition mondiale, nos entreprises se battent à armes inégales et subissent des perspectives d’activité de plus en plus incertaines", écrit le chef du gouvernement.

Dénonçant une "économie trop rigide", Manuel Valls parle des chefs d'entreprises qui embaucheraient volontiers, s'il n'y avait pas la peur de l'avenir. "Nous devons impérativement sortir des rigidités qui découragent, des blocages qui empêchent et brident la compétitivité", insiste le Premier ministre. 

"Plus de libertés"

Manuel Valls poursuit en assurant que "la relation de travail n'est pas équilibrée". "Et ce déséquilibre justifie l’existence d’un droit du travail protecteur", insiste-t-il. "Mais je refuse ces visions qui considèrent que toucher un mot du code du travail revient à organiser la 'régression sociale', à remettre en cause les droits fondamentaux des salariés, et qu’il faudrait surtout ne rien changer", poursuit-il.

Et de marteler: "Ne rien changer, je le dis simplement, c'est nous condamner."

Faisant rimer adaptation avec efficacité, Manuel Valls plaide pour "plus de libertés". Les règles ne devront, selon lui, plus êtres fixées depuis Paris mais "par ceux les mieux à même de connaître les réalités de l’activité, les contraintes de leurs marchés, les attentes de leurs clients", détaille-t-il. 

"Communication de crise"

De la même manière, "il faut lever les craintes des entreprises réticentes à embaucher" et "pour rendre prévisibles les conséquences d'une éventuelle rupture de contrat - tant pour l'entreprise que pour le salarié - nous allons encadrer les indemnités prud'homales", souligne-t-il.

"Agir pour l'emploi, c'est aussi avoir des actifs mieux formés, plus qualifiés, plus mobiles dans leurs carrières. Et donc des travailleurs dont les droits sont respectés", affirme encore le Premier ministre.

Mais pour Elliot Lepers, initiateur de la pétition "Loi Travail: non merci!", signée par près de 280.000 personnes lundi soir, ce texte de Manuel Valls est de la simple communication. "On est dans un moment de communication de crise, de panique au gouvernement, explique-t-il sur BFMTV. Il y a une inquiétude très forte des français. Une réponse faite à la va-vite, ça ne suffit pas!"
J.C.