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Cafouillage gouvernemental autour de la PMA

La journée fut agitée pour la majorité socialiste et le gouvernement, divisés à propos de la PMA.

La journée fut agitée pour la majorité socialiste et le gouvernement, divisés à propos de la PMA. - -

Le gouvernement a sérieusement tangué dimanche sur le calendrier de l'ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes. Les déclarations successives, de Matignon notamment, ont fait les délices de l'opposition.

Ce fut une journée agitée pour les députés socialistes et le gouvernement. Au coeur des discussions, la procréation médicalement assistée (PMA).

Actuellement réservée aux couples hétérosexuels qui ne peuvent pas avoir d'enfant pour des raisons médicales, elle fait l'objet de flottements depuis des semaines au gouvernement et dans la majorité. Dimanche, la situation s'est envenimée. BFMTV.com fait le point.

Acte I : Bertinotti annonce un texte "avant la fin de l'année"

Au député Sergio Coronado (EELV) qui exprimait ses "doutes" et demandait des précisions sur "le calendrier, la méthode, le périmètre" du texte famille annoncé pour le 27 mars en Conseil des ministres, la ministre déléguée à la Famille, Dominique Bertinotti, a évoqué un texte famille contenant la PMA "avant la fin de l'année" au Parlement.

Interrogé ensuite par le président des députés UMP, Christian Jacob, sur ce sujet, Dominique Bertinotti a précisé que "la procédure du comité national d'éthique, y compris celle des états généraux, n'est pas incompatible avec le calendrier annoncé par le gouvernement pour cette loi famille".

Acte II : Matignon sème le trouble

Mais une heure plus tard, des déclarations de Matignon jugeant important d'attendre l'avis du Comité consultatif national d'éthique (CCNE) - vraisemblablement seulement à l'automne - ont ensuite semé "le trouble", selon les mots de Sergio Coronado.

"D'ici mars, ça sera trop court. Il (le Comité d'éthique) n'aura pas le temps de rendre un avis. Il a lui-même évoqué la nécessité d'un débat public", a-t-on indiqué à Matignon, soulignant que "la question de la PMA peut être traitée toute seule", et donc pas forcément dans la loi sur la famille.

En marge d'un déplacement à Phnom Penh, Jean-Marc Ayrault a lui aussi affirmé, reprenant les propos de Dominique Bertinotti : "Elle ne peut pas dire cela dans la mesure où elle ne connaît pas la date de réponse du CCNE".

>> Jean-Marc Ayrault recadre Dominique Bertinotti

L'UMP s'est immédiatement engouffrée dans la brèche pour dénoncer avec force "couac", "recul" du gouvernement et au "recadrage" de Dominique Bertinotti par Jean-Marc Ayrault.

>> PMA : la droite jubile

Acte III : tentatives de clarification

Devant les questions, et malgré les tentatives du président de l'Assemblée, Claude Bartolone (PS), de renvoyer le sujet à la prochaine séance de questions au gouvernement, le ministre des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies, a essayé de clarifier les choses.

"Je précise qu'il y aura une seule loi portant sur l'ensemble des questions portant sur la famille, que cette loi comprendra la proposition du gouvernement sur la PMA, que le débat n'interviendra qu'après la connaissance de l'avis du Conseil national d'éthique et donc avant la fin de l'année", a-t-il expliqué, en précisant qu'il parlait avec l'accord de Jean-Marc Ayrault.

Invité de BFM Politique, Bruno Le Roux a affirmé à son tour que la PMA "serait votée", et que "ce n'est qu'une question de calendrier". Même son de cloche chez la ministre de la Santé, Marisol Touraine, qui a affirmé que la loi sur la famille, comprenant la PMA, "sera votée à la fin de l'année 2013, et non en mars comme c'était prévu initialement".

A l'Assemblée, les débats devraient se poursuivre très tard dans la nuit.

A.K. avec AFP