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"C'est non": Faure ne se rendra pas à la rencontre entre les chefs de parti et Macron

Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, à Matignon le 18 septembre 2023

Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, à Matignon le 18 septembre 2023 - Thomas SAMSON / AFP

Le patron du Parti socialiste a fermé la porte à la nouvelle invitation du chef de l'État, plus de deux mois après les rencontres de Saint-Denis. "La ficelle est un peu grosse", regrette Olivier Faure, qui accuse Emmanuel Macron de "vouloir faire sa tambouille".

Une fin de non-recevoir. Olivier Faure a décliné l'invitation lancée par Emmanuel Macron aux représentants des partis le 17 novembre prochain. Pas question pour le premier secrétaire du Parti socialiste d'accepter un nouveau huis clos autour du président en dépit de sa missive qui appelle les forces politiques à "dépasser les clivages".

"Il y a quelques happy few, quelques privilégiés qui auraient la chance de parler avec le chef de l'État et qui font leur tambouille entre eux. C'est non", a expliqué le premier secrétaire du parti socialiste ce lundi sur Public Sénat.

"Le Parlement, on n'en parle plus"

Le chef de l'État a convié tous les chefs des mouvements politiques à une nouvelle entrevue après les "rencontres de Saint-Denis", un échange qui avait duré plus de douze heures le 30 août dernier.

Dans la foulée, le président leur avait écrit une lettre qui cherchait à synthétiser leurs échanges tout en appelant à un nouveau rendez-vous. Le courrier avait été alors accueilli fraîchement par la gauche qui appelait à des propositions concrètes.

"Quand je vois qu'Emmanuel Macron pense qu'il a inventé un nouveau cénacle... Le Parlement, on n'en parle plus. De toute façon, il marche aux 49.3", a encore lancé Olivier Faure, soulignant ainsi les multiples recours à cette cartouche constitutionnelle pour faire adopter sans vote une loi ces derniers jours.

Dans un courrier adressé aux chefs de parti ce dimanche soir, qu'a pu se procurer BFMTV, Emmanuel Macron tente d'ouvrir de nouvelles perspectives politiques, en appelant notamment à élargir le champ du référendum aux "questions de société", notamment l'immigration.

"La ficelle est un peu grosse"

"Le champ du référendum doit pouvoir s'ouvrir", avait déjà déclaré Emmanuel Macron le mois dernier lors d'un discours prononcé pour le 65e anniversaire de la Constitution, mettant ses pas dans des échanges qu'il avait déjà eus avec les chefs de parti à la fin de l'été.

La proposition déplaît à Olivier Faure qui regrette que le président ait déjà fermé la porte à tout référendum sur les sujets défendus par la Nupes comme la fin de la retraite à 64 ans.

"Il nous dit: je suis prêt à un référendum sur l'immigration, donc un sujet sur lequel sont d'accord la droite et l'extrême droite, mais il ne veut pas de référendum sur les super-profits. La ficelle est un peu grosse", s'agace encore le patron des socialistes.

Olivier Faure pourrait bien ne pas être le seul à boycotter l'initiative présidentielle. La numéro un des écologistes Marine Tondelier a déjà regretté que "les questions environnementales et de justice sociale" ne soient pas abordées dans la nouvelle invitation d'Emmanuel Macron.

L'Insoumis Manuel Bompard avait estimé, lui, en septembre, que "les débats politiques" devaient "avoir lieu devant les Assemblées parlementaires".

Marie-Pierre Bourgeois