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Parti communiste français

"S'il n'est pas content, qu'il s'en aille": Roussel demande à Mélenchon de "clarifier ses rapports" avec la gauche

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, à l'Assemblée nationale le 3 octobre 2023

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, à l'Assemblée nationale le 3 octobre 2023 - BFMTV

Le patron du PCF revient sur les propos polémiques tenus par LFI sur les attaques du Hamas contre Israël. Il déplore que le leader insoumis ne soit "pas clair sur des sujets qui devraient normalement rassembler toute la gauche".

La charge est lourde et alimente les interrogations sur l'avenir de la Nupes. "S'il n'est pas content, qu'il s'en aille", dit le secrétaire national du PCF Fabien Roussel ce mardi sur France 2 au sujet de Jean-Luc Mélenchon, alors que leader insoumis et son mouvement font polémique depuis les attaques menées par le Hamas en Israël. Il est notamment repproché à LFI d'avoir renvoyé dos-à-dos les deux camps, sans condamner fermement l'offensive du Hamas, ni évoquer son caractère terroriste.

Critique très régulier des insoumis - avec lesquels les coups pleuvent ces derniers jours - Fabien Roussel vise l'isolement de LFI sur l'échiquier politique. "Je crois que, sur ce drame au Proche-Orient, la position du Parti communiste français, du Parti socialiste, d’Europe Écologie, est claire", souligne le député du Nord. "Nous avons condamné ensemble un acte terroriste et l’avons dit comme tel."

Désormais, "c’est à Jean-Luc Mélenchon de clarifier sa position et ses rapports avec les autres forces de gauche", estime l'ex-candidat à la présidentielle.

"C'est à lui de quitter ce rassemblement"

Le communiste regrette que l'insoumis ne soit "pas clair sur des sujets qui devraient rassembler toute la gauche". "C’est à lui de quitter ce rassemblement s’il ne s’y retrouve pas", lance encore le parlementaire. Le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, jugeait lui-même il y a quelques jours que Fabien Roussel avait "quitté la Nupes", en réponse à des déclarations tenues par ce dernier, selon lesquelles "la gauche ne gagnera pas avec Jean-Luc Mélenchon" lors de la présidentielle de 2027.

Si Fabien Roussel reconnaît des "désaccords" avec ses partenaires écologistes et socialistes - qui concernent également Israël, dont les communistes voulaient récemment qualifier le pouvoir de "régime d'apartheid" - il avance un "respect mutuel". "Chacun d’ailleurs décide de présenter une liste aux élections européennes avec ses positions", avance-t-il encore pour mieux se distinguer des insoumis, qui poussent pour une liste commune. Le communiste se garde bien de préciser néanmoins qu'il s'est prononcé contre une candidature commune de la gauche pour 2027, à l'inverse du PS et d'EELV.

La polémique est loin de s'éteindre

Sa prise de parole apparaît comme une pierre de plus dans le jardin de la Nupes. Le député socialiste Jérôme Guedj, pourtant très favorable à la coalition des gauches, a semé le doute sur son avenir dès ce week-end. La question du maintien du PS dans cette alliance "se pose", a-t-il estimé. Le premier secrétaire du parti, Olivier Faure, juge lui que la prise de position des insoumis "laissera des traces".

À la veille de la réunion de l'intergoupe Nupes ce mardi, Manuel Bompard a opéré un changement de ton, tout en maintenant la ligne de sa formation. Il a ainsi fait part de son degré "total" de "condamnation" des "crimes de guerre" commis par le Hamas, avant de faire de même avec ceux qui sont le fait de "l'état israélien à l'égard des Palestiniens depuis maintenant des années".

Mais la polémique est toujours là, loin de s'éteindre. Le ton monte désormais entre Jean-Luc Mélenchon et le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Yonathan Arfi. Le premier a accusé l'instance d'"empêcher la solidarité des Français avec la volonté de paix", après des rassemblement dans l'Hexagone, ce lundi, en solidarité à Israël. Réponse très vive de Yonathan Arfi sur RMC ce mardi: "Il est devenu un ennemi de la République."

Baptiste Farge