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"Nous n'avons pas La France insoumise": Larcher veut que le Sénat aille "au bout" de l'examen de la réforme des retraites

Le président du Sénat Gérard Larcher le 15 octobre 2021 à Paris

Le président du Sénat Gérard Larcher le 15 octobre 2021 à Paris - Ludovic MARIN © 2019 AFP

Dans un entretien au "Figaro", le président du Sénat Gérard Larcher appelle "au respect des différences et à une certaine conception de la démocratie représentative", à la veille du début des débats sur la réforme des retraites au Palais du Luxembourg.

Le Sénat doit aller "au bout" de l'examen du projet de loi de réforme des retraites, a plaidé mercredi son président Gérard Larcher, affirmant vouloir faire le "maximum" en son pouvoir pour y parvenir, à la veille de l'arrivée du texte dans l'hémicycle.

Alors que l'Assemblée nationale n'est parvenue à éplucher que deux des 20 articles du projet de loi dans le temps qui lui était imparti, "le Sénat doit aux citoyens et aux partenaires sociaux un débat sur l'ensemble du texte", souligne Gérard Larcher dans un entretien au Figaro.

Au Palais Bourbon, les discussions s'étaient enlisées en raison des milliers d'amendements signés en particulier par l'opposition de gauche, mais la tonalité devrait être différente au Sénat, dominé par la droite, et où "nous n'avons pas La France insoumise", fait valoir Gérard Larcher.

Ne pas "dévoyer" le droit d'amendement

"La tradition sénatoriale nous conduit à un débat sur le fond, au respect des différences et à une certaine conception de la démocratie représentative", insiste le président du Sénat, mettant en exergue "les propos" des présidents des groupes communiste et socialiste Éliane Assassi (CRCE) et Patrick Kanner (PS) qui lui "semblent plutôt s'inscrire dans cette tradition".

"Ils exprimeront leurs désaccords, mais le feront dans le respect de l'institution", poursuit-il.

Gérard Larcher a appelé aussi à ne pas "dévoyer" le droit d'amendement, alors que 4718 ont été déposés avant le début des 110 heures de discussion prévues.

"S'il devait y avoir une obstruction, on utilisera tout simplement les moyens constitutionnels et ceux de notre règlement. Je ferai le maximum qu'un président d'assemblée peut faire pour aller au bout de ce débat", prévient-il.

"Je ne vois pas comment le gouvernement pourrait reculer"

Observant que la réforme proposée par le gouvernement, qui reporte l'âge de départ de 62 à 64 ans, est celle "votée il y a quatre ans au Sénat", Gérard Larcher pose deux points d'attention: "la situation des seniors" et "les carrières des femmes" qui "sont des sujets importants".

"Le gouvernement a un objectif, la majorité sénatoriale, des exigences. Il faut faire coïncider tout cela. (...) Le texte qui sortira ne sera pas celui du gouvernement mais celui du Sénat", prévient-il encore.

Face à la grande journée d'action syndicale du 7 mars, Gérard Larcher exhorte aussi l'exécutif à la "constance" et au "courage". "Je ne vois pas comment le gouvernement pourrait reculer", ajoute-t-il.

A.G avec AFP