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Parlement

Moralisation: vers une "abstention navrée" des Insoumis

Jean-Luc Mélenchon lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 26 juillet 2017

Jean-Luc Mélenchon lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 26 juillet 2017 - JACQUES DEMARTHON / AFP

Au lendemain du grand cafouillage qui a bouleversé l'Assemblée nationale, Jean-Luc Mélenchon prévient que son groupe parlementaire pourrait ne pas voter le projet de loi sur la moralisation de la vie publique.

Les Insoumis envisagent "une abstention navrée" sur les projets de loi pour la confiance dans la vie publique, a déclaré vendredi Jean-Luc Mélenchon, jugeant qu'ils n'ont "plus d'angle vif" et critiquant non "pas l'amateurisme, mais (le) système" autoritaire de la majorité.

"On ne peut être ni pour quelque chose qui n'a plus aucun angle vif, ni contre car il y a quand même des choses votées en cours de route, comme sur les emplois familiaux. Donc une abstention désolée, navrée de voir tout ça se terminer ainsi", a déclaré le chef de file du groupe La France insoumise lors d'une conférence de presse.

Il a regretté des absences, par exemple que les textes ne concernent "pas la situation des ministres, au moment où éclate une affaire pas très reluisante pour la ministre du Travail, enrichie à la suite de licenciements", allusion à Muriel Pénicaud et sa plus-value boursière lorsqu'elle était DRH de Danone.

Mélenchon dénonce "des passages en force"

Au lendemain d'une soirée houleuse dans l'hémicycle de l'Assemblée, qu'ont quittée en cours de débat les députés de son groupe pour protester, le chef de file de LFI a critiqué "un style de pouvoir" fait de "passages en force" et "un système", mais "pas de l'amateurisme des nouveaux députés ou présidents" de séance.

"C'est très dommage, surtout quand on fait une loi pour rétablir la confiance, de mettre une Assemblée dans une situation pareille et d'augmenter la confusion", selon lui. Il a décrit la situation jeudi soir comme "étrange, avec un président de l'Assemblée pas joignable, un président du groupe majoritaire pas là, le ministre chargé des Relations avec le Parlement non plus" et "une ministre de la Justice tétanisée".

Selon l'ancien candidat à la présidentielle, "ce mois de juillet restera comme celui où le nouveau pouvoir s'est auto-bloqué" et "arrêté au milieu du pont d'Arcole", en "poussant à bout les relations avec tout le monde, les militaires, les syndicats, maintenant l'Assemblée nationale".

Me.R. avec AFP