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Intervention au Mali : "Un pays qui compte beaucoup pour nous"

Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale

Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale - -

Les réactions politiques de tous bords se sont multipliées depuis vendredi et l'annonce d'une intervention militaire de la France au Mali. Les Verts et le NPA se montrent néanmoins critiquent sur la forme.

Au deuxième jour de l'intervention militaire de la France au Mali, les réactions politiques de soutien à la décision de François Hollande se multiplient.

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"La solidarité française est légitime et nécessaire"

- Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche (PRG), sénateur: "Les radicaux de gauche soutiennent totalement la décision du chef de l'Etat d'engager des troupes françaises aux côtés de forces africaines, à la demande du président malien et dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU pour arrêter l'offensive des groupes islamistes. La France répond à une situation d'urgence pour protéger les populations civiles face à des extrémistes religieux qui font régner la terreur dans le nord du pays et j'apporte, au nom du PRG, un soutien sans réserve à nos forces armées" (communiqué)

- Elisabeth Guigou, présidente PS de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale: "Depuis que des forces terroristes ont pris le contrôle du nord du Mali, la France est en première ligne à l'ONU pour que le Mali recouvre son intégrité territoriale et que cessent les exactions contre les populations civiles." (communiqué)

- Pouria Amirashi, député PS des Français de l'Étranger (Maghreb/Afrique de l'Ouest): "La solidarité française, réaffirmée par le président de la République et le ministre des Affaires étrangères, mais également de la CEDEAO et de l'ONU, est légitime et nécessaire" (communiqué)

Nathalie Kosciusko-Morizet, députée UMP et ex-ministre: "A l'heure où les soldats français et leurs alliés vont être engagés par le chef de l'Etat à l'étranger, sur un nouveau théâtre d'opération, dans la lutte contre la menace terroriste, je veux appeler à l'unité nationale derrière notre armée" (communiqué)

Hervé Morin (UDI), ancien ministre de la Défense: "Sous réserve d'éléments particuliers, cette intervention me semble la bienvenue. Il y a un élément essentiel, c'est que l'intervention se fasse à la demande des autorités politiques maliennes." (déclaration à iTélé).

"Nous ne sommes pas piégés"

- Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire national du PS à l'international: "Nous ne sommes pas piégés, nous prenons nos responsabilités de lutter aussi contre le terrorisme. Si le pays tombe aux mains de ces terroristes, c'est l'ensemble de l'Afrique de l'ouest qui peut s'embraser. Il y a toujours des risques mais les risques sont plus grands si le pays basculait aux mains des terroristes car ils auraient une base pour des actions beaucoup plus grandes." (déclaration sur iTélé).

- Bruno Le Roux, chef de file du groupe PS à l'Assemblée nationale: "C'est un pays qui compte beaucoup pour nous, c'est une demande d'aide qui ne peut être ignorée. Il (François Hollande) s'est assuré du soutien des instances internationales (...). Si le président a pris cette décision aujourd'hui c'est qu'elle était urgente. Je ne veux pas présager et parler au nom de ceux qui ne sont pas les députés de mon groupe (...) dans ces moments, quand il y a des forces engagées, quand nous défendons la démocratie, nous essayons de faire reculer des groupes qui portent préjudice à un pays ami mais en même temps à nous aussi (...). Il est nécessaire d'avoir un soutien qui soit un soutien très large à cet engagement du président de la République" (déclaration à BFMTV).

- Nicolas Dupont-Aignan, député souverainiste, président de Debout la République: "Après la perte d'une ville du sud (Konna) ce (vendredi) matin, il est urgent que la France fasse intervenir ses forces aériennes pour stopper les colonnes de véhicules de ces gangs étrangers au Mali, dont la religion n'est que le prétexte de leurs crimes, et qui menacent directement la capitale malienne et les populations civiles. La décision, ce (vendredi) soir, de François Hollande de conduire une intervention militaire française était donc indispensable." (communiqué).

- Claude Bartolone, président PS de l'Assemblée nationale, "soutient sans réserve cette décision très ferme prise en réponse à la demande du président malien. Dans le respect de la légalité internationale, l'intervention de la France vise à préserver la souveraineté du Mali sur son territoire et à garantir la sécurité de nos nombreux ressortissants dans ce pays" (communiqué)

"Qui a dit que la Françafrique c'était fini ? "

- Noël Mamère, député EELV de Gironde: "Si on ne peut être que d'accord pour mettre un coup d'arrêt à la progression d'Aqmi, qui développe des idées fascisantes, on ne peut que s'étonner que le président de la République reproduise les mêmes méthodes que son prédécesseur en ne saisissant le Parlement qu'une fois les opérations lancées. Les écologistes ont toujours exigé qu'avant toute intervention militaire française le Parlement débatte et vote, comme ce fut le cas pour l'Afghanistan, c'était aussi la position du PS mais ces exigences ont été oubliées. On a le triste sentiment de revenir aux méthodes anciennes de la Françafrique. S'il y avait un vote au Parlement, je refuserai de participer à cette mascarade" (déclaration à l'AFP).

Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) a dénoncé, vendredi soir, "l'intervention impéraliste décidée par Hollande" au Mali "sur le dos des peuples", estimant que ce n'était "pas de cette façon que les Maliens se libéreront de tous les fondamentalismes". 

Dans un communiqué intitulé "Non à l'intervention militaire française au Mali", le NPA écrit: "Qui a dit que la Françafrique c'était fini ? Hollande n'avait pas de mots assez durs lors de sa campagne pour dénoncer la politique de domination de l'Afrique par la France".

S.A. avec AFP