"Notre système éducatif est en situation critique": Bayrou évoque "le plus lourd des défis auxquels la France ait à faire face"

Pour faire face aux pénuries de professeurs mais également au mal-être des enseignants, le Haut-commissaire au Plan prône une "reconstruction générale" du système.

Le système éducatif français "en situation critique". Invité du Face-à-face d'Apolline de Malherbe sur BFMTV et RMC ce mardi, François Bayrou s'est exprimé sur la pénurie d'enseignants qui plane sur la rentrée des classes.

Le président du MoDem et Haut commissaire au Plan affirme avoir évoqué la question il y a trente ans, dans son ouvrage La décennie des mal-appris, dans lequel il prédisait une situation telle que celle l'on connaît aujourd'hui. Après une "réaction" sur la question de l'éducation dans les années 1990, l'ancien ministre estime qu'il y a eu par la suite un "glissement".

"C'est très probablement la plus grave des difficultés, le plus lourd des défis auxquels la France ait à faire face", assure François Bayrou. "Face à la crise du monde, on était armés, à l'exception du fait que pour l'instant, notre système éducatif est en situation critique."

Déplorant que les établissements soient obligés de procéder à des "job datings" et de trouver des enseignants "parfois sur Le Bon Coin", François Bayrou précise avoir évoqué la question avec le ministre de l'Éducation nationale Pap Ndiaye.

"Reconstruction générale"

Outre la pénurie d'enseignants, François Bayrou évoque également les conditions de travail de ces derniers, interrogé notamment sur le témoignage dans les colonnes du Parisien d'un professeur de banlieue parisienne sur la poussée de l'islamisme à l'école.

"Il doit y avoir une possibilité d'alerte immédiate pour chaque enseignant qui se trouve dans ce type de situation devant une classe", estime le maire de Pau, qui temporise cependant: "Croire qu'il n'y a que ces dérives islamistes qui sont le problème de la société française, c'est se tromper".

Sur le volet de l'éducation, François Bayrou prône "une reconstruction générale" qui inclurait la question de "l'efficacité" de l'enseignement à transmettre des connaissances, mais aussi le sujet du mal-être des enseignants, et de leur salaire.

"Quand on regarde les vrais chiffres de ce qu'il y a sur la feuille de paie des enseignants et que ce sont des Bac ++, on se dit qu'il y a quelque chose qui ne va pas", déclare-t-il.

Une "reconstruction générale" donc, pour faire face, selon le Haut-commissaire au Plan, à "cette si grave crise qui vient, et qui dure depuis quarante ans".

Par L.A.