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Loi immigration: le maire de Bègles recouvre d'un voile le buste de Marianne en opposition au texte

Un buste de Marianne et un téléphone dans une mairie de France, en 2021

Un buste de Marianne et un téléphone dans une mairie de France, en 2021 - Ludovic MARIN © 2019 AFP

Suite à l'adoption du projet de loi immigration, grandement durci par les élus de droite, le maire écologiste de Bègles, Clément Rossignol Puech, a symboliquement voilé la statue Marianne de son hôtel de Ville.

Clément Rossignol Puech a réagi à sa façon au projet de loi immigration, adopté mardi 19 décembre par le Sénat et l'Assemblée nationale. Entouré d'une partie de son équipe municipale, le maire de Bègles a recouvert d'un voile noir le buste de Marianne dans sa mairie. Une scène très solennelle qui a été filmée pour être postée ensuite sur le réseau social X (ex-Twitter) par l'élu écologiste.

"Les valeurs de la République endeuillées", a écrit Clément Rossignol Puech, pour justifier ce geste. Comme d'autres élus de gauche, le maire précise qu'il "refuse la préférence nationale" et assure que Bègles "restera une ville d'accueil".

La loi immigration doit notamment instaurer de nouvelles règles concernant l'aide personnalisée au logement (APL). Cette aide ne pourra plus être perçue par un ressortissant étranger sans emploi, vivant sur le territoire français depuis moins de cinq ans. Une disposition qui remet en cause le principe d'égalité, selon les opposants à la loi. À l’inverse, pour les étrangers qui ont un travail, le délai pour bénéficier de cette prestation sociale est ramené à trois mois, contre six actuellement.

32 départements de gauche se rebellent

Mercredi 20 décembre, 32 départements de gauche avaient déjà annoncé leur refus d'appliquer le durcissement des conditions de versement aux étrangers de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA). La loi prévoit que pour percevoir cette aide, destinée aux personnes de plus 60 ans en perte d'autonomie, les ressortissants étrangers sans-emploi devront avoir résidé au moins cinq ans sur le territoire. S'ils ont un travail, le délai sera réduit à 30 mois d'activité.

Le président des départements de France, François Sauvadet, membre de l'UDI, estime de son côté que la loi devra être appliquée "dans un strict respect des institutions républicaines".

La Marianne de l’hôtel de ville de Bègles restera quant à elle "couverte jusqu’à la censure de la loi immigration par le Conseil constitutionnel", a assuré Clément Rossignol Puech. Le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé qu'il saisirait lui-même l'institution, quand bien même cette loi est le fruit d'un compromis entre la majorité et les élus de droite.

Les Sages de la rue Montpensier pourraient donc censurer certains passages du texte, mais peu de chance qu'il soit retoqué dans son intégralité. Reste à savoir ce que cela signifiera pour la Marianne de Bègles.

Thomas Chenel