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Réforme des rythmes scolaires: un sujet devenu politique

L'UMP a lancé une campagne de communication contre la réforme des rythmes scolaires de Vincent Peillon.

L'UMP a lancé une campagne de communication contre la réforme des rythmes scolaires de Vincent Peillon. - -

En lançant l’offensive sur les rythmes scolaires, le parti de Jean-François Copé cherche à gagner des points en vue des municipales.

Exit les polémiques et les divisions internes. Depuis une semaine, l’UMP monte en puissance sur la question des rythmes scolaires. Le parti d’opposition, peu disert sur la loi initiée par Vincent Peillon, se réveille. Et lance clairement l’offensive par la voix de son président, Jean-François Copé.

Invité sur BFMTV jeudi 26 septembre, Jean-François Copé a demandé le report de la réforme à Vincent Peillon. Celle-ci est pourtant déjà entrée en vigueur à la rentrée, pour près de 4.000 communes. Les autres appliqueront la loi en septembre 2014.

Puis ce fut la déferlante. Lundi 30 septembre, Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate UMP à la mairie de Paris, a lancé un site pour recenser les doléances de parents mécontents.

Un argument de campagne

Le lendemain, un million de tracts étaient envoyés aux différentes fédérations de l’UMP, flanqués au verso d'une pétition pour le report de la réforme. En occupant l’espace médiatique sur la question, l’UMP espère faire oublier ses divisions, et les propos polémiques de François Fillon sur une potentielle alliance avec le Front national.

Mardi 1er octobre sur RTL, le président de l’UMP a confirmé qu’il demanderait officiellement ce report pendant les questions au gouvernement. Ce qui a entraîné une réponse cinglante de Vincent Peillon au chef de l'UMP: "On a compris que vous aviez un rendez-vous politique avec les municipales, mais faites attention".

A six mois des élections, l’UMP compte bien se remettre en selle à l'occasion des municipales. Et a bien compris que le sujet des rythmes scolaires pourrait constituer un argument de campagne, alors que le PS se prépare à une sévère défaite. 

A l'échelon national, Jean-François Copé espère, par ses attaques, pousser l’électorat au vote sanction contre François Hollande: un Français sur quatre se dit prêt à le faire, selon un sondage publié dans le Journal du Dimanche.

Si le patron de l'UMP ne conteste pas le fond de la réforme, il concentre ses critiques sur son financement. "Sur le plan financier, c’est intenable", explique Jean-François Copé au Monde. "Cela coûte près de 150 euros annuels par élève, dont 100 euros à la charge des mairies, qui ne peuvent augmenter les impôts alors que le gouvernement asphyxie déjà les Français!".

Les maires inquiets

De leur côté, les maires font eux aussi entendre leurs voix: sans contester la réforme, les élus, réunis en association, réclament une mise à plat des modalités de financement de la réforme. Et sont bien décidés à en reparler lors de leur congrès, du 19 au 21 novembre prochain.

Le gouvernement, lui, rappelle l’existence d’un fonds d’amorçage doté de 250 millions d’euros, versé aux municipalités en 2013 pour les aider à mettre en place la réforme. Cumulée aux aides de la Caisse d’allocations familiales, cette aide devrait atteindre entre 100 et 150 euros par enfant, indique-t-on du côté de Vincent peillon. Malgré ce succès proclamé, les principaux acteurs de la réforme se sont réunis mercredi matin. Officiellement, juste une "réunion de travail".

En attendant, les préoccupations des parents sont bien là. Quant aux professeurs des écoles, ils constatent également que des efforts restent à faire, notamment à Paris. "Les premières remontées des écoles à la suite de l'enquête lancée par le SNUipp-FSU sont alarmantes", affirme le syndicat, majoritaire à Paris.

D’autres sur le terrain temporisent, et parlent d’une période d’adaptation. Vincent Peillon, lui, concède, "quelques efforts" mais vante "le succès" de sa réforme face à ses opposants. Le sujet est désormais devenu politique.

Ariane Kujawski