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Peillon réplique à Copé sur les rythmes scolaires: une "faute politique"

Vincent Peillon en déplacement à Guéret, dans la Creuse, jeudi 26 septembre 2013.

Vincent Peillon en déplacement à Guéret, dans la Creuse, jeudi 26 septembre 2013. - -

Attaqué jeudi matin sur BFMTV par Jean-François Copé, qui juge la réforme des rythmes scolaires "intenable", le ministre de l'Education Vincent Peillon réplique et dénonce une "faute politique".

"Je ne veux pas qu'il y ait de querelle politicienne sur l'avenir de nos enfants", riposte Vincent Peillon, attaqué jeudi matin sur RMC/BFMTV par Jean-François Copé. Face à Jean-Jacques Bourdin, le président de l'UMP a jugé la réforme des rythmes scolaires "intenable sur le plan financier".

Invité à réagir aux propos de Jean-François Copé, Vincent Peillon a rétorqué: "Je n'aime pas que le débat politique soit abaissé à ce point-là".

Pour le ministre de l'Education, Jean-François Copé a commis une "faute politique". L'Etat, promet-il, va "continuer à aider" les communes à mettre en oeuvre la réforme. "Je trouve que c'est une grande faute politique, de la part du président de l'UMP, de vouloir prendre la réforme des rythmes, qu'il voulait lui-même il y a deux ans, comme l'objet d'un conflit politique", a ainsi déclaré Vincent Peillon à des journalistes lors d'une visite à Guéret, dans la Creuse.

"Les parents n'aiment pas que l'on politise pour les enfants"

Le ministre, qui inspectait la mise en oeuvre des nouveaux rythmes à Guéret, a expliqué que Jean-François Copé lui avait téléphoné mercredi pour l'informer de sa décision de demander un report. "Je lui ai dit qu'il faisait à mon avis un mauvais calcul politique, car les parents n'aiment pas que l'on politise pour les enfants, [que] mon souci est que les enfants réussissent, donc je trouvais que de ce point de vue-là ce qu'il faisait ce n'était pas bien", a-t-il dit.

Jeudi matin sur BFMTV, Jean-François Copé a estimé que la réforme des rythmes scolaires ne pouvait être financée que par une hausse des impôts locaux. Selon lui, le coût de la réforme pour les communes s'élève à "150 euros par élève et par an" en milieu urbain et jusqu'à "500 euros par élève et par an" en zones rurales, "alors que l'Etat ne donne que 50 euros".

Copé "à deux tiers de mensonge"

Sans répondre explicitement à la demande de report, Vincent Peillon a assuré que l'Etat allait "continuer à aider" les communes dans l'application des rythmes, rappelant que le fonds de 250 millions d'euros prévu à cette fin "n'a pas été consommé". Il a dit n'avoir "pas beaucoup d'inquiétude" sur la pérennisation des moyens.

Vincent Peillon a par ailleurs contesté les chiffres avancés par Jean-François Copé sur les aides de l'Etat pour mettre en oeuvre la réforme des rythmes.

"La ville de Meaux avait droit cette année à 150 euros, [Jean-François Copé] parle d'une aide de 50 euros. Il ne compte pas la Caisse d'allocations familiales", a indiqué le ministre. "Il est au tiers de la vérité, donc à deux tiers de mensonge", a-t-il accusé.

La réforme des rythmes scolaires, entrée en vigueur à la rentrée 2013, concerne environ 20% des élèves. Toutes les communes devront la mettre en place à la rentrée 2014.

Magali Rangin avec AFP