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Raffarin: "En aucune façon une double négation peut être une vision"

Jean-Pierre Raffarin était l'invité d'Apolline de Malherbe dans BFM Politique le 8 février 2015.

Jean-Pierre Raffarin était l'invité d'Apolline de Malherbe dans BFM Politique le 8 février 2015. - BFMTV

Apolline de Malherbe a reçu dimanche soir dans BFM politique l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. Il est revenu sur les positions divergentes au sein de son parti à propos des consigne de vote après la défaite au premier tour du candidat UMP dans la législative partielle dans le Doubs.

La semaine passée a été mouvementée à l'UMP. Après la défaite le week-end dernier du candidat UMP au premier tour de la législative partielle dans le Doubs, quelques dissonances ont vu le jour sur les consignes de vote pour le second tour. Jean-Pierre Raffarin était l'invité d'Apolline de Malherbe dimanche soir dans BFM Politique. L'ancien Premier ministre et, surtout dans le contexte le président du Conseil national de l'UMP, est revenu sur le fil des événements et a précisé sa position.

Il a d'abord rappelé qu'il avait voté avec Alain Juppé au bureau politique de mardi pour faire barrage au Front national. Il faisait partie de ceux qui ont été mis en minorité lors du vote en interne et qui auraient aimé que la position du ni-ni soit balayée.

"On a eu un débat approfondi avec un Sarkozy qui a équilibré les choses pour que tout le monde soit respecté. Je crois que le score était 19-22, ce qui était tout à fait respectable. Il y a plusieurs lignes à l'UMP depuis longtemps. Sur ce sujet comme sur d'autres, il y a eu un débat, il a été arbitré et donc la position totale de l'UMP était celle du non vote Front national, non vote socialiste. "

"Monter une stratégie contre le Front national"

Interrogé sur le demande de Nathalie Kosciusko-Morizet de demander aux militants de trancher sur le ni-ni, Jean-Pierre Raffarin ne s'est pas clairement prononcé: "Je pense qu'il faut monter une stratégie contre le Front national. Il est notre adversaire. Je pense qu'en aucune façon une double négation peut être une vision. Il faut aller au-delà de cette approche".

Selon lui, il faut avoir une argumentation plus agressive, plus fondée contre le FN. "Il faut aussi mesurer que le Parti socialiste par ses échecs, aussi par ses malices provoque en permanence la montée du Front national", a-t-il ajouté. L'ancien Premier ministre estime que la question du vote des étrangers en France profite au FN. De même, les mauvais sondages de François Hollande malgré sa récente remontée sont un très mauvais signal. Pour toutes ces raisons, la montée du FN est d'abord, selon lui, "dans l'échec socialiste".

"La réaction ne vise pas le centre mais François Bayrou"

Jean-Pierre Raffarin est ensuite revenu sur les huées entendues dans la salle de la Mutualité pendant l'intervention d'Alain Juppé lors du Conseil national ce samedi. Le maire de Bordeaux évoquait de possibles alliances de l'UMP avec le centre et le MoDem. "Il est clair que pour les militants de l'UMP quelqu'un qui a appelé à voter pour François Hollande est complice de François Hollande. Ce que demandent les gens de l'UMP, c'est que si François Bayrou veut participer à notre projet d'avenir, il puisse dire clairement qu'il rompt avec le parti socialiste. La réaction ne vise pas le centre mais François Bayrou", a-t-il tenu à préciser.

Le sénateur UMP de la Vienne a aussi rappelé qu'il était d'accord sur la ligne politique avec Alain Juppé depuis très longtemps. "Nous avons une vision commune. Là où il a raison, c'est que pour gagner en 2017, il faudra bien des personnes, qui ont voté pour Hollande, vote pour nous". C'est pour cette raison que le fait qu'Alain Juppé soit regardé avec bienveillance par la gauche est plutôt une bonne nouvelle. "On ne gagnera pas si on n'accueille pas ceux qui sont déçus de Hollande. Ceux qui ont voté Hollande et qui le regrettent, il faut qu'on puisse les accueillir", insiste-t-il en ouvrant grand les bras.

E. M. propos recueillis par Apolline de Malherbe