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UMP: un conseil national organisé dans un contexte tendu

Nicolas Sarkozy à la Mutualité, lors de ses "adieux" le 6 mai 2012.

Nicolas Sarkozy à la Mutualité, lors de ses "adieux" le 6 mai 2012. - Bertrand Langlois - AFP

Elections départementales, régionales, crises... C'est sous la bannière de l'unité que l'UMP tiendra ce samedi son conseil national... du moins en façade. En réalité, le parti est fragilisé et la confiance en Nicolas Sarkozy ébranlée.

L'UMP réunit son Conseil national samedi à la Mutualité à Paris avant les départementales et sur fond de polémique concernant une conférence rémunérée de Nicolas Sarkozy à Abou Dhabi.

Sur le papier, les choses sont simples. Les conseillers nationaux de l'UMP - son "Parlement" - donneront le coup d'envoi de la campagne départementale, plancheront sur les régionales, établiront un "diagnostic sur les crises structurelles que traverse le pays", deux jours après la conférence de presse de François Hollande.

"Le patron n’a pas la main"

En réalité, la situation est plus compliquée. Cette séquence intervient dans un contexte tendu pour le parti. La concorde ne règne qu'"en apparence", selon un ancien ministre, et la foi dans le chef paraît ébranlée, si l'on en juge par les confidences distillées ici et là. "Où est passé le Sarko de 2007, celui qui avait la niaque?" se lamente tel ancien ministre.

"L'UMP fonctionne au ‘va-comme-je-te-pousse’ jusqu'à fin 2015", lance tel autre.

En attendant la primaire de 2016, "chacun est résigné à construire une unité de façade", poursuit le même. Il n'y a pas de ligne, le patron n'a pas la main. Il a la tête ailleurs", se plaint un élu, qui juge "regrettable" la conférence donnée lundi par l'ex-chef de l'Etat à Abou Dhabi alors que l'UMP se déchirait sur l'attitude à adopter pour le second de la législative partielle dans la 4e circonscription du Doubs.

Une volonté de rassemblement

Pourtant "Sarkozy s'efforce de rassembler son camp", note un parlementaire, qui en veut pour preuve la discussion mardi soir en bureau politique sur la législative du Doubs. Un candidat PS et une FN s'y affrontent dimanche, après l'élimination au premier tour du candidat UMP. Après plus de deux heures de discussion, ce sont finalement les pro "ni-ni" (Laurent Wauquiez, Luc Chatel, Xavier Bertrand, Jean-François Copé, Roger Karoutchi...) qui l'ont emporté d'une courte majorité contre ceux qui considéraient que l'important, c'est de "faire barrage au FN", quitte à voter PS, comme Alain Juppé, Nathalie Kosciusko-Morizet... rejoints par Nicolas Sarkozy. Alain Juppé a d'ailleurs "salué les efforts de Nicolas Sarkozy pour trouver une solution de synthèse". "Nicolas Sarkozy a placé le rassemblement au-dessus de tout, en tendant la main à tous", a renchéri Luc Chatel.

"Honnêtement, il s'est posé en artisan de l'unité", dit un autre ancien ministre, pourtant pas fan de l'ex-chef de l'Etat.

Les départementales au premier plan

Lors des scrutins des 22 et 29 mars, l'UMP espère inverser la situation actuelle (40 départements à droite contre 60 à gauche), en engrangeant une vingtaine de départements. En cas de duels FN-PS, "c'est la jurisprudence du ni-ni qui s'imposera", a affirmé Roger Karoutchi, sénateur des Hauts-de-Seine, jeudi sur RCJ.

Les régionales de décembre seront également évoquées, avec la possible investiture de quatre têtes de listes sur treize: Laurent Wauquiez en Auvergne-Rhône-Alpes, Valérie Pécresse en Ile-de-France, Bruno Retailleau dans les Pays-de-la-Loire et Marc le Fur en Bretagne.

Trois tables rondes sont également prévues, sur "la crise économique", "la crise européenne", "la crise de l'identité". Et trois anciens Premiers ministres (Juppé, Fillon et Raffarin) s'exprimeront avant le discours de clôture de Sarkozy.

A. D. avec AFP