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Rachida Dati: "sur les Roms, Manuel Valls est allé trop loin"

La maire du 7e arrondissement de Paris Rachida Dati sur le plateau de BFMTV, le 11 octobre 2013

La maire du 7e arrondissement de Paris Rachida Dati sur le plateau de BFMTV, le 11 octobre 2013 - -

Invitée de BFMTV, la maire du 7e arrondissement de Paris a dénoncé les propos du ministre de l'Intérieur sur les Roms, qui lui valent d'ailleurs d'être poursuivi par le Mrap.

Le Mrap a-t-il raison de déposer plainte contre Manuel Valls pour incitation à la haire raciale? Interrogée à ce sujet vendrdi matin sur BFMTV, Rachida Dati a refusé de se prononcer sur le fond tout en dénonçant les propos du ministre de l'Intérieur. "Manuel Valls est allé un peu loin. Quand il dit que c'est une population qui ne s'intègre pas, au sens général du terme. Cela me choque", a-t-elle affirmé.

"C'est vrai qu'il existe dans cette catégorie de population (les Roms) des gens qui ne s'intègrent pas, mais on ne doit pas en faire une généralité", a-t-elle poursuivi, voyant dans les propos de Manuel Valls -qui avait estimé que "les Roms ne souaitaient pas s'intégrer", une erreur de débutant. "Exercer le pouvoir plus compliqué que ça, comme quoi Manuel Valls n'était pas prêt à exercer le pouvoir", selon elle.

"Rétablir les frontières entre la France et l'Italie"

Outre les propos de Manuel Valls, c'est la politique d'immigration menée actuellement, en France et en Europe, que Rachida Dati a dénoncé vendredi matin. "Le sujet des Roms est un vrai sujet, qui concerne la France et toute l'Europe. Comme pour ce qui s'est passé à Lampedusa, l'Europe a une rsponsabilité, et Monsieur Barroso en particulier. Or, ils n'ont rien fait pendant tout ce mandat sur la maîtrise des flux migratoires. Aujourd'hui en France, on a besoin d'une vraie politique de maîtrise des flux migratoires et d'intégration", a-t-elle poursuivi. Quitte à prôner un retour aux frontières en Europe.

"Il faut rétablir les frontières. Si l'Europe et Barroso ne prennent pas leurs responsabilités, il faudra revoir Schengen. Nous avons besoin d'une Europe forte", a-t-elle assuré. Sous quelle forme? "On pourrait remettre un contrôle aux frontières entre la France et l'Italie par exemple", a-t-elle proposé, rappelant que cela avait été une proposition de l'ancien gouvernement.

Fillon et ses déclarations "déloyales"

Puis, interrogée sur les deux interviews de François Fillon dans lesquelles l'ancien Premier ministre "flingue" Nicolas Sarkozy, Rachida Dati a vertement critiqué ces propos. "Qui l'a mis sur le tremplin? Les attaques sur Nicolas Sarkozy sont déloyales vis-à-vis de quelqu’un qui vous a mis sur le tremplin, ce tremplin qui lui (Fillon) a donné la visibilité et la notoriété qui lui permettent aujourd’hui d’être présidentiable", a-t-elle fait valoir.

En clair, François Fillon ne devrait pas mordre la main qui l'a nourri pendant cinq ans. Et de lui donner ce dernier conseil: "Les bagarres politiques, il ne faut pas en faire une bagarre personnelle sinon vous y laissez votre santé."

Enfin, concernant la course à la mairie de Paris, pour laquelle la candidate UMP Nathalie Kosciusko-Morizet a dévoilé jeudi ses "chefs de files", Rachida Dati est sereine quant à d'éventuelles dissidences. Y compris dans le 5e arrondissement de Paris où Florence Berthout a été préférée à Dominique Tibéri. "Jean Tibéri a été un bon maire de Paris, et on ne gagne pas à être en guerre contre l'ancien maire de Paris", a-t-elle jugé. La partie est loin d'être finie dans cet arrondissement convoité puisque selon Rachida Dati, les Tibéri "doivent voir François Fillon qui pourrait les soutenir pour cette investiture". Le feuilleton continue.

Sandrine Cochard