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Plainte du Mrap contre Valls: que risque-t-il?

La ministre de l'Intérieur Manuel Valls peut être condamné au pénal si la plainte pour "incitation à la haine" est retenueest

La ministre de l'Intérieur Manuel Valls peut être condamné au pénal si la plainte pour "incitation à la haine" est retenueest - -

Le Mrap a annoncé déposer plainte contre le ministre de l'Intérieur pour "incitation à la haine raciale" en raison de ses propos controversés sur les Roms.

A l'instar de ses deux prédecesseurs, Brice Hortefeux et Claude Guéant, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls se retrouve à son tour dans le viseur du Mrap, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples.

Celui-di a annoncé, jeudi, qu'il allait déposer plainte contre le locataire de la place Beauvau devant la Cour de justice de la République pour "incitation à la haine raciale" en raison de ses propos controversés sur les Roms. Alors que les deux autres ministres de l'Intérieur n'ont pas été condamnés, qu'en sera-t-il cette fois?

"Étonné de poursuivre un ministre de gauche"

Avant toute chose, la Cour de justice de la République (CJR) doit d'abord déterminer si la plainte est recevable ou pas. Si c’est le cas, elle saisira ensuite le procureur général auprès de la Cour de Cassation. C'est ce dernier qui décide si Manuel Valls doit être poursuivi en justice.

De son côté, Pierre Mairat, avocat du Mrap et co-président de l'association, s'est dit "étonné" de devoir poursuivre un ministre de gauche. "Ce sont des propos indignes d'un homme de gauche. Après avoir poursuivi deux ministres de droite, nous sommes très étonnés de poursuivre un ministre de gauche", a-t-il déclaré jeudi soir sur BFMTV.

Vers une condamnation au pénal?

Si la plainte suit son cours, il y a deux issues: soit une relaxe soit une condamnation en justice.

Si Manuel Valls était amené à être condamné, il le "serait probablement pénalement", explique Maître Olivier Le Mailloux.

Une condamnation qui entraînerait alors des conséquences importantes. Cette "condamnation serait évidemment incompatible avec son maintien au sein du gouvernement", assure l'avocat. "Mais, on en est extrêmement loin", a-t-il cependant ajouté.

Troisième plainte du Mrap contre l'Intérieur

Le Mrap reproche au ministre de l'Intérieur des propos tenus le 24 septembre sur France Inter. Les Roms sont "des populations qui ont des modes de vie extrêmement différents des nôtres et qui sont évidemment en confrontation", avait-il notamment déclaré.

Ce n'est pas la première fois que le Mrap poursuit un ministre de l'Intérieur en justice. En 2009, l'association avait déposé plainte contre Brice Hortefeux pour avoir dit , à propos d'un militant UMP d'origine arabe: "Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes". Et en 2011, des procédures similaires ont été engagées contre Claude Guéant pour avoir lié l'immigration comorienne à Marseille aux violences dans la ville. Tous les deux ont été relaxés.

M.G. avec Julien Migaud-Muller