BFMTV
Les Républicains

Propos enregistrés: Laurent Wauquiez va porter plainte

Le président des Républicains dénoncent les "méthodes de voyou" employées par les journalistes pour obtenir les enregistrements.

Au coeur d'une polémique autour de ses propos devant des étudiants de l'école de commerce EM Lyon, Laurent Wauquiez a annoncé ce mardi soir qu'il allait porter plainte et de saisir le CSA. Enregistré à son insu lors d'un cours, le président Les Républicains indique qu'il souhaiterait que les journalistes s'interrogent sur les méthodes employées par l'émission Quotidien pour obtenir ses déclarations.

"C'est pour cette raison et je le dis très simplement, que j'ai décidé de porter plainte et de saisir le CSA", a déclaré sur BFMTV le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

A l'annonce de cette plainte, par la voix de Yann Barthès, le présentateur de l'émission de TMC a indiqué qu'ils y voyaient "une bonne chose". "On préfère nettement être jugés par la justice que par Laurent Wauquiez. Ça s’appelle l’État de droit", a-t-il déclaré. "Quotidien a toujours été respectueux de la vie privée, a poursuivi le programme. Sauf que dans ce cas, il s’agit d’une parole publique, d’un homme public face à un public et qui évoquait des sujets politiques."

"Méthodes de voyou"

Vendredi, l'émission de TMC, Quotidien, a diffusé un premier enregistrement dans lequel Laurent Wauquiez accusait Nicolas Sarkozy d'avoir mis sur écoute ses ministres, disait d'Emmanuel Macron qu'il a mis en place "une cellule de démolition" contre François Fillon ou qualifiait Gérald Darmanin de "Cahuzac puissance 10". Lundi, de nouveaux propos étaient dévoilés. Cette fois-ci, le patron des Républicains s'en prenait à Alain Juppé ou Valérie Pécresse.

"Les méthodes auxquelles se sont livrées un journaliste sont des méthodes de voyou et je pèse mes mots, attaque la président de région. Il s'est livré à une manipulation et a tendu une embuscade. Je donnais des cours à une trentaine d'élèves dans une enceinte privée. Il n'a pas fait un travail d'enquête, il a contacté les élèves en amont, il a manipulé l'un d'entre eux pour le convaincre d'enregistrer ces propos dans mon dot et à mon insu pour ensuite en sortir ces extraits, dans une rupture totale de mon contrat de confiance que j'avais avec ces élèves."

"Procès médiatiques"

"C’est donc ça maintenant la conception de la déontologie du journalisme: enregistrer quelqu’un? A son insu? Sans même qu’il soit alerté?", a poursuivi Laurent Wauquiez avant de faire un parallèle entre son affaire et celle qui a concerné Nicolas Hulot au début du mois. Un article du magazine Ebdo mettait en cause le ministre de la Transition écologique pour des accusations de harcèlement, d'agressions sexuelles, voire de viols. Des accusations qui reposent sur des rumeurs, une plainte classée sans suite ou une plaignante qui ne voulait pas médiatiser l'affaire. Le magazine avait alors été critiqué pour ses méthodes.

"J’aurais aimé les mêmes propos ou les mêmes interrogations, au moins" de la part des observateurs politiques, a regretté Laurent Wauquiez.

Pour Laurent Wauquiez, la diffusion des extraits des cours par l'émission Quotidien n'a qu'un seul but: le détruire. "Ce que je pense c’est qu’il y a deux poids, deux mesures, a insisté la patron LR. Ce que je pense c’est que le système médiatique à ceux qu’il cible et ceux qu’ils protègent. Ce que je pense c’est que la droite a souvent eu affaire à des procès médiatiques (...) Ça ne m’impressionne pas."

Justine Chevalier