Loi immigration: Bruno Retailleau critique le "double jeu" de Gérald Darmanin

Le chef de file des sénateurs LR pointe deux versions "contradictoires" entre le projet de loi immigration sorti du Sénat et celui voté en commission des lois à l'Assemblée nationale.

"Un texte inutile". Satisfait du durcissement du projet de loi immigration lors de son passage au Sénat, Bruno Retailleau hausse désormais le ton. La raison du mécontentement du chef de file des sénateurs Les Républicains? La mouture établie en commission des lois à l'Assemblée nationale la semaine dernière.

"Les députés macronistes et de gauche ont complétement détricoté le travail du Sénat", déplore l'élu de droite dans les colonnes du Parisien ce mardi, soulignant qu'"un tiers de la loi, soit 31 articles, a été supprimé".

Et Bruno Retailleau de citer à ce titre "la transformation de l'AME (Aide médicale d'État), le rétablissement du délit de séjour irrégulier ou le conditionnement des allocations familiales à cinq ans de présence légale sur le territoire."

"Laxisme migratoire"

"Par ailleurs, les députés ont rétabli la régularisation automatique des clandestins qui travaillent et sont revenus sur les mesures de durcissement du regroupement familial ou d'acquisition de la nationalité", précise encore Bruno Retailleau.

Si bien que les textes, sortis du Sénat et de la commission de lois de l'Assemblée, sont "contradictoires", selon celui qui avait candidaté à la présidence de LR en décembre 2022. Il dénonce le "double jeu de Gérald Darmanin", affirmant que le ministre de l'Intérieur "ne peut pas dire 'en même temps'" que ces deux textes "lui conviennent tous les deux".

"En l'État, ce projet (...) ne permet plus de reprendre le contrôle de l'immigration", assène le sénateur de Vendée, avant d'insister: "Ceux qui voteraient ce texte-là se rendraient complices de laxisme migratoire." Un coup de pression à l'égard de l'exécutif et plus particulièrement de Gérald Darmanin qui doit jouer un jeu d'équilibriste entre LR et l'aile gauche de la majorité pour réussir à passer son texte sans utiliser l'article 49.3.

Baptiste Farge