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Les jeunes populaires : match retour du duel Copé-Fillon ?

Numéro 2 des jeunes populaires, Camille Bedin devrait briguer le poste de Benjamin Lancar, l'actuel président.

Numéro 2 des jeunes populaires, Camille Bedin devrait briguer le poste de Benjamin Lancar, l'actuel président. - -

La crise à l’UMP touche à sa fin, et Benjamin Lancar vient d’être admis à l’ENA : pour les jeunes populaires, c’est le moment de se renouveler. Comme leurs aînés, ils vont probablement élire un nouveau président. Mais comme leurs aînés, ils ne semblent pas d’accord sur la façon dont cela va se dérouler…

Alors que Jean-François Copé et François Fillon viennent de trouver un accord pour revoter en septembre, les jeunes populaires vont eux aussi devoir se pencher sur leur avenir. "Pour l’instant, personne ne sait exactement ce qu’on va faire, explique la copéiste Camille Bedin, numéro 2 des jeunes UMP et secrétaire nationale de l'UMP en charge de l'égalité des chances. On laisse passer les fêtes, le temps de digérer tout ce qui s’est passé, et on voit en janvier."

Pourtant, chacun le sait : l'organisation des jeunes de l'UMP va devoir élire son nouveau président - l’actuel, Benjamin Lancar étant admis à l’ENA. "Son mandat avait déjà été prolongé. Il devrait démissionner fin décembre ou début janvier" d’après Julien Rutard, délégué national fillonniste, et trésorier.

Une élection s’impose, donc. Et chacun semble avoir sa petite idée sur la manière dont elle doit se dérouler.

Une direction collégiale des jeunes pop ?

"Il y a deux solutions : soit on vote rapidement, en espérant que l’élection ne soit pas la deuxième mi-temps du match Copé-Fillon. Soit on attend la nouvelle élection de l’UMP, et on vote donc après septembre prochain", explique Camille Bedin, qui dit "ne pas [avoir] de préférence" pour l’une des deux hypothèses. Pour la responsable UMP de Nanterre, qui a rejoint la Droite forte de Guillaume Peltier, il y a une chose à craindre : "les divisions. Je suis favorable à une élection, mais il faut qu’elle se passe bien. Si c’est pour retomber dans une guerre des chefs, ça ne sert à rien."

Sous des airs d’incertitude quant à l’avenir, les choses se précisent pourtant. L’hypothèse d’une direction collégiale des jeunes populaires, divisée entre deux copéistes et deux fillonnistes, circule.

Mais elle ne semble pas faire l’unanimité : "On n’en a pas besoin, puisque le bureau national est déjà composé de façon collégiale", justifie Camille Bedin. Quant à Mickaël Camillieri, fillonniste et responsable de la formation des jeunes UMP, il répond "pourquoi pas, mais cela doit rester temporaire. Parce que sinon, cela va bloquer les choses. Et si c’est pour que chaque projet soit négocié pendant des semaines…"

Les municipales en ligne de mire

Mais surtout, le spectre des élections municipales plane, et pas question de laisser l’UMP les perdre : "On peut très bien reconduire le bureau actuel pour un an de plus. La priorité, c’est surtout d’aller trouver de nouvelles têtes, des jeunes dont l’UMP a besoin pour préparer les municipales. Et ça, ça peut démarrer dès le 1er janvier. Le reste, c’est annexe", estime Camille Bedin.

"Les copéistes ont tout intérêt à ce qu’il n’y ait pas d’élection, ou qu'elle ait lieu le plus tard possible puisqu’ils dirigent tout en ce moment, rétorque Mickaël Camillieri. Mais élire un président à quatre mois des municipales, ça n’a aucun sens, affirme-t-il. Les jeunes populaires ont besoin d’une impulsion au niveau national. Et puis, je n'ai pas envie qu'on nous prive d'un débat dont on a besoin".

La relève attend

Qui succèdera donc à Benjamin Lancar ? Camille Bedin ne s’en cache pas : "ça m’intéresse" , confie-t-elle à BFMTV.com. Le copéiste Jonas Haddad, en charge de l’entreprenariat des jeunes, serait lui aussi dans la course. Quant à Mickaël Camillieri, il "se prononcera au moment venu. Mais les plus de 60% de fédérations de jeunes pop' qui ont voté Fillon auront besoin d’un représentant", explique-t-il.

Les futurs candidats sont dans les starting-blocks et "ils ont déjà du terrain dans les jambes, à force d'accompagner les candidats qu'ils ont soutenu pour la campagne de l'UMP", explique Julien Rutard. Reste à savoir quand ils pourront se lancer dans la campagne. Le bureau national doit trancher en janvier sur le calendrier de l'élection.