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Jacob appelle Macron à une "prise de conscience" sur la laïcité

Le président des Républicains Christian Jacob

Le président des Républicains Christian Jacob - AFP

Dans une lettre au vitriol envoyée au président de la République, le numéro un de LR appelle celui-ci à prendre "à bras-le-corps" le défi du communautarisme, en s'appuyant notamment sur la récente affaire Mila.

Le président du parti Les Républicains Christian Jacob a appelé Emmanuel Macron à une "prise de conscience" sur la laïcité, valeur "constamment foulée aux pieds dans notre pays", dans une lettre ouverte envoyée ce mardi. "Il y a urgence, monsieur le Président. Tous les signaux sont au rouge", affirme Christian Jacob, qui appelle à "restaurer l'autorité de l'État" et "refonder l'esprit de laïcité".

"Il est de votre devoir, en tant que chef de l'État, de prendre enfin à bras-le-corps ce qui sape les fondements de notre démocratie et de notre modèle de société", ajoute-t-il.

Le numéro deux de LR Guillaume Peltier a de son côté estimé sur France 2 que "nous sommes au bout d'une logique, celle de la naïveté d'État et de la lâcheté des élites".

"Circulez, il n'y a rien à voir"

Christian Jacob avait déjà écrit à Emmanuel Macron le 5 novembre pour lui demander une nouvelle commission sur la laïcité, inspirée de celle confiée en 2003 à Bernard Stasi.

"Votre directeur de cabinet a mis trois mois à me répondre par un simple accusé de réception", déplore le député de Seine-et-Marne, qui voit là une forme de "circulez, il n'y a rien à voir".

Mais "l'islam politique c'est votre problème", assure le patron de LR, en rappelant la proposition de loi constitutionnelle déposée lundi par la majorité sénatoriale pour lutter contre les "revendications communautaristes".

Macron attendu au tournant

Emmanuel Macron a assuré jeudi qu'il s'exprimerait "dans quelques jours" sur la lutte contre le communautarisme, comme il l'avait promis il y a quelques semaines. Déplorant des phénomènes qui "se répandent partout en France", Christian Jacob est également revenu sur l'affaire de la jeune Mila, lycéenne dont les virulentes critiques de l'islam lui ont valu un déferlement de menaces qui l'empêchent d'être scolarisée. 

Cette affaire "et la réaction scandaleuse de la ministre de la Justice, semblant dédouaner les auteurs de ces menaces, en dit long sur l'état de délitement des esprits", selon le numéro un de la droite.

Pour sa part, le député LR des Alpes-Maritimes Eric Ciotti a estimé sur Twitter que "la jeune Mila a fait preuve de courage et d'intelligence. Les islamistes, islamo-gauchistes et idiots utiles de l'islam radical qui l'attaquent ont face à eux une adolescente libre et terriblement française".

Sa collègue Valérie Boyer a regretté "le relativisme dont font part certaines personnalités politiques", tandis que le maire de Nice Christian Estrosi, sur BFMTV et RMC, a estimé que "le phénomène doit nous alerter sur l'exigence de réglementer" l'usage des réseaux sociaux.
Jules Pecnard avec AFP