BFMTV
Les Républicains

Dati, Yade, Morano... les anciennes égéries de Sarkozy tombent en disgrâce

Rama Yade et Rachida Dati ont été révélées lors de leur entrée au gouvernement sous Nicolas Sarkozy.

Rama Yade et Rachida Dati ont été révélées lors de leur entrée au gouvernement sous Nicolas Sarkozy. - Edmond Terokopian - AFP

L'ex-ministre de la Justice, Rachida Dati, a été convoquée à un entretien préalable à une exclusion du groupe des Républicains au Conseil de Paris, mardi. Si la sanction devrait tomber, ce serait une nouvelle personnalité phare du quinquennat de Nicolas Sarkozy à rencontrer des difficultés sur le plan politique.

La malédiction des égéries de la Sarkozie? Depuis 2012, et le retrait (temporaire) de Nicolas Sarkozy de la scène politique, plusieurs personnalités mises au premier plan par l'ancien président de la République se voient poussées de plus en plus vers la sortie. Alors que Jean-François Copé a payé le prix fort dans "l'affaire Bygmalion", d'autres tombent peu à peu en disgrâce.

Le dernier exemple en date est celui de Rachida Dati. L'ex-ministre de la Justice et actuelle euro-députée est en passe d'être exclue du groupe de son parti Les Républicains à la mairie de Paris. Il lui est reproché de ne pas avoir payé ses cotisations de son groupe, dont le total est estimé à 6.000 euros. Rachida Dati, elle, assure refuser "de soutenir le train de vie de certains élus du groupe et certaines idées qui ne sont pas les miennes".

Des critiques contre Nicolas Sarkozy

La semaine dernière, c'est une autre "étoile" de la galaxie Sarkozy qui pâtissait de son franc-parler. Rama Yade, ancienne secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme, a été exclue du Parti radical, composante de l'UDI, après ses propos mettant en doute la légalité du scrutin pour élire le nouveau président de son parti en 2014. Et que penser de l'avenir de Nadine Morano, dont l'investiture des Républicains lui a été retirée pour les élections régionales après ses déclarations répétées sur la France, pays de "race blanche".

Les propos insistants de Nicolas Sarkozy sur la volonté de changer tout dans son parti après en avoir repris les rennes fin 2014 lui ont permis de redistribuer les cartes. A cette époque Nadine Morano critiquait son ancien mentor de ne "s'entourer que d'énarques ou d'héritiers" et menaçait de "faire campagne contre lui". Comme elle, Rachida Dati avait refusé un poste au sein du nouvel organigramme des Républicains. "L'une et l'autre ont bien compris que pour exister aux yeux de Nicolas, il faut forcément être dans le rapport de force. Alors, elles tentent le tout pour le tout. C'est 36-15 j'existe", analysait, dans Le Parisien, un proche de l'ex-président.

Différence de gravité

"Il s'agit de trois cas particuliers", constate Thomas Guénolé, politologue et professeur à Science-Po Paris. Contacté par BFMTV.com, il assure qu'il ne faut surtout pas y voir un lien". "Les coïncidences, ça arrive, poursuit le spécialiste. Déduire un effet de système à partir de ces trois situations serait tout à fait excessif."

"Entre le cas de Rachida Dati, qui est évidemment une histoire d'argent, et celui de Rama Yade, impliquée dans un conflit judiciaire, ouvert par elle-même, quant à la sincérité d'une élection, il y a une différence en terme de gravité", juge Thomas Guénolé. Concernant Nadine Morano, pour le politologue, il s'agit d'"un problème de fond idéologique". 

Toutefois, une hypothèse émerge: les comportements transgressifs tendraient à se multiplier depuis une petite dizaine d'années. "Et ce qui est vrai c'est que la politique de sanction envers les membres éminents du parti à tendance à se durcir." Pour autant, "d'autres égéries masculines ou féminines" ont connu d'autres trajectoires. C'est le cas de Chantal Jouanno, qui poursuit sa trajectoire comme sénatrice pour l'UDI, François Baroin, récemment élu président de l'Association des maires de France ou encore Christine Lagarde. Cette dernière, qui avait déjà connu des fonctions ministérielles, a vraiment été repérée comme ministre de l'Economie avant de devenir directrice du FMI.

Justine Chevalier