Affaire Copé: "Le risque serait qu'on considère à l'UMP qu'il a trahi son camp"

Jean-François Copé sort-il affaibli des soupçons de surfacturation à une société tenue par des proches, que révèle "Le Point" jeudi ? BFMTV.com fait le point avec Jean-Daniel Lévy, de l'institut de sondage Harris Interactive.

Depuis jeudi, Jean-François Copé est au centre des projecteurs, mis en cause par Le Point. Selon l'hebdomadaire, le président de l'UMP aurait favorisé une société de communication tenue par deux de ses amis, avec l'argent de l'UMP. Une accusation fermement rejetée par Jean-François Copé, qui annonce porter plainte contre le directeur du Point, Franz-Olivier Giesbert, et parle d'un "coup monté". Quel impact va avoir cette affaire sur l'image du président de l'UMP? BFMTV.com a posé la question à Jean-Daniel Lévy, de l'institut de sondage Harris interactive.

L'image de Jean-François Copé est-elle ternie par l'affaire de la surfacturation présumée?

Jean-François Copé n'a pas une bonne image en général. Il n'est jamais parvenu à incarner l'image de ce que pouvait être l'UMP, le parti de l'opposition. L'attrait pour lui n'est pas élevé, l'opinion est critique sur certains aspects de sa personnalité, il passe souvent pour quelqu'un d'arrogant. Même avant cette affaire, il n'était donc pas porté par l'opinion.

De plus, il y a déjà eu un certain nombre de suspicions quant au rapport de Jean-François Copé avec l'argent. On se souvient que son nom a déjà été cité, notamment dans l'affaire Ziad Takkiedine. Dans l'opinion, cela créé un système.

Mais il faut toutefois ajouter que paradoxalement, les Français considèrent que les responsables politiques en général sont corrompus, et que leur rapport aux deniers publics n'est pas clair.

Comment Jean-François Copé peut-il s'en sortir?

La question est de savoir si Jean-François Copé apparaît ou non comme une personnalité qui crée des difficultés pour le retour de Nicolas Sarkozy. A-t-il profité ou pas à titre personnel d'une situation donnée pour en tirer des avantages? Le risque serait que des personnes à droite considèrent que Nicolas Sarkozy est en difficulté à cause de lui, et qu'il donne le sentiment d'avoir trahi son propre camp politique.

En terme de popularité, à qui peuvent profiter les ennuis de Jean-François Copé?

Pour l'instant, à personne! On dit souvent que ce genre de situations profite mécaniquement au Front national, qui surfe sur le "tous pourris". Mais malgré ce qu'on peut dire, je ne pense pas que le FN récupère quoi que ce soit ici. Je pense plutôt que cela se ressent dans l'abstention, pas forcément dans une forme de punition.

Localement, cela ne profitera pas non plus à ses adversaires locaux [Jean-François Copé est candidat aux municipales à Meaux]. Jusqu'à présent, le fait d'être face à une remise en cause de sa probité n'a jamais été un problème d'un point de vue local. Le meilleur exemple, c'est Patrick Balkany à Levallois-Perret.

Propos recueilliis par Ariane Kujawski