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Le week-end des mauvaises nouvelles pour François Hollande

François Hollande, le 17 novembre 2016.

François Hollande, le 17 novembre 2016. - Bertrand Guay - Pool - AFP

Que va faire François Hollande dans les prochaines semaines? Nul le sait mais autour du chef de l'Etat les lignes bougent. Rien que ce week-end, Manuel Valls a entretenu le flou quant à ses projets, Claude Bartolone a remis de l'huile sur le feu et l'allié PRG a pris ses distances d'un président de la République en voyage au milieu de l'Océan indien.

"Je lis toute la presse, j'entends, je vois." François Hollande n'a pas dû s'ennuyer à Madagascar où il était en déplacement ce week-end. De Manuel Valls à Christiane Taubira en passant par Claude Bartolone, Martine Aubry, Sylvia Pinel et même, de plus loin, Jean-Luc Mélenchon, ont un peu plus fait vaciller sa stature de commandeur des gauches. Si tant est que cela veuille encore dire quelque chose à six mois de la présidentielle. 

A l'invitation de Martine Aubry qui a étrillé seulement Emmanuel Macron, Claude Bartolone -dont la rupture avec le chef de l'Etat est consommée depuis la parution d'Un président ne devrait pas dire ça a démontré que faute d'un "charisme considérable", il est capable d'allumer des feux au sein du couple exécutif et du Parti socialiste.

Si François Hollande et Manuel Valls "se sentent et l'un et l'autre porteurs d'un projet pour la France, s'ils sentent qu'ils ont des choses à dire aux Français, autant qu'ils aillent à la primaire, et que l'on puisse les voir se rassembler au second tour de cette primaire", a ainsi déclaré le président de l'Assemblée nationale ce samedi. Et alors que le Premier ministre répète à l'envi sa fidélité, c'est de Matignon qu'est pourtant venue la seconde secousse du week-end. 

Les messages subliminaux de Valls, les "fidélités dépassées" de Taubira

Dans les colonnes du Journal du Dimanche, Manuel Valls assure qu'il "prendra en conscience" la décision de se porter -ou non- candidat à la primaire de la gauche en janvier prochain (22-29 janvier). 

"Face au désarroi, au doute, à la déception, à l'idée que la gauche n'a aucune chance, je veux casser cette mécanique qui nous conduirait à la défaite", détaille celui qui distille les messages subliminaux depuis de longues semaines comme à Rouen vendredi dernier.

Malgré tout, dimanche soir, l'Elysée et Matignon démentent auprès de BFMTV l'hypothèse d'un remaniement imminent et d'un départ de Manuel Valls de son poste de Premier ministre. 

La ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem estime pour sa part que le chef de l'Etat et le Premier ministre "ne se présenteront pas l'un contre l'autre". Mais le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian avait lui jeté le trouble en jugeant que Manuel Valls "était une alternative" en vue de 2017. Si c'est un très proche de François Hollande qui le dit...

Elle-même habituée à ménager le locataire de l'Elysée depuis son départ du gouvernement et très populaire à gauche, Christiane Taubira est de plus en plus floue. Y-a-t-il un loup? "Il n'y a plus de place pour les egos, pour les fidélités dépassées", a-t-elle énigmatiquement lâché au Carrefour des gauches et de l'écologie de Bondy. 

Le coup de grâce du PRG

Arnaud Montebourg et Benoît Hamon déjà lancés dans la course, Manuel Valls et Christiane Taubira en passe de faire un pas, l'un contre l'autre? Que peut encore espérer François Hollande malmené par son ancien protégé Emmanuel Macron ou par le leader du Front gauche Jean-Luc Mélenchon qui a reçu ce week-end le soutien des militants communistes, renforçant de fait son poids dans le paysage politique

Il était dit que ce week-end passé dans l'Océan indien ne pourrait être doux pour François Hollande. Sylvia Pinel a annoncé sa candidature à la présidentielle samedi pour le Parti radical de gauche. Sans passer par la case primaire de la gauche de gouvernement avec un argumentaire des plus cruels. Le PRG ne veut pas prendre le risque de devoir soutenir une candidature de Hamon ou de Montebourg. Message reçu par François Hollande dont la décision est attendue pour les prochains jours.

Samuel Auffray