Immigration, ultradroite, SMIC... Ce qu'il faut retenir du débat entre Marion Maréchal et Mathilde Panot

La présidente des députés La France insoumise et la candidate Reconquête aux européennes ont ferraillé sur le projet de loi immigration portée par Gérald Darmanin. Les échanges ont tout autant été tendus sur le pouvoir d'achat et les menaces liées à l'extrême droite.

Une atmosphère électrique. Marion Maréchal et Mathilde Panot ont longuement débattu ce dimanche 17 décembre sur BFMTV. Immigration, pouvoir d'achat, ultra-droite... Voici ce qu'il faut retenir de leurs échanges.

• Panot et Maréchal opposées à la loi immigration

À la veille d'une réunion de la commission mixte paritaire sur la loi immigration décisive pour parvenir à faire atterrir ce texte, les deux figures politiques s'opposent au projet de loi défendu par Gérald Darmanin.

La patronne des députés La France insoumise et la candidate Reconquête pour les élections européennes le font cependant pour des raisons bien différentes

"Nous avons épargné aux Français deux semaines de débats racistes et xénophobes", a ainsi lancé Mathilde Panot.

La présidente des élus insoumis à l'Assemblée a fait partie des députés, avec l'ensemble de la gauche, à avoir voté lundi en faveur d'une motion de rejet. Les débats sur la loi immigration se sont alors arrêtés net.

Marion Maréchal a de son côté dit "ne rien attendre" de la loi portée par Gérald Darmanin.

"Ce projet de loi ne répond pas au défi de la submersion migratoire", a encore tancé l'ex-députée du Rassemblement national.

• Panot appelle à "augmenter le SMIC", Maréchal veut "remettre les Français au travail"

Interpellée sur la question du pouvoir d'achat, Mathilde Panot a demandé au gouvernement "d'augmenter le SMIC".

Pour l'instant, toutes les propositions en ce sens ont été rejetées par l'exécutif. Le SMIC est pour l'instant seulement indexé sur l'inflation comme cela est prévu par la loi. Marion Maréchal a appelé de son côté "à la fin de l'assistanat".

"Il faut remettre les Français au travail", a lancé la candidate de Reconquête, estimant qu'il y avait "beaucoup de dérives aujourd'hui" dans les prestations sociales.

"Il n'y pas d'assistés autres que les riches dans ce pays", lui a répondu la députée insoumise, en brandissant un tableau liée à la fraude fiscale. La fraude sociale "détectée" est d'un milliard d'euros contre au moins 15 milliards pour la fraude fiscale, d'après des chiffres de la Cour des comptes.

• Panot accuse Reconquête de nier "la menace de l'ultradroite", Maréchal y voit "un débat dérisoire"

Interrogée sur les échauffourées liées à la mort de Thomas et organisées par des jeunes d'ultradroite, Marion Maréchal a botté en touche.

"C'est un débat dérisoire, personne n'est menacé par l'ultradroite en France", a répondu la proche d'Éric Zemmour.

Une semaine après la mort de Thomas tué à l'arme blanche lors d'un bal de village, une centaine de militants d'ultradroite venus de différentes villes ont défilé cagoulé le samedi 18 novembre dans les rues de Romans-sur-Isère.

Ils souhaitaient en "découdre" avec les jeunes du quartier de la Monnaie, d'où sont issus plusieurs des mis en cause dans la mort du jeune Thomas.

"L'extrême droite encourage les cycles de violences. Vous n'avez pas condamné l'expédition punitive raciste à Romans-sur-Isère. Vous devriez lire la lettre des habitants de ces quartiers, pour expliquer pourquoi ils aimaient la France et pourquoi il ne faut pas diviser la France", a tancé Mathilde Panot.

Marie-Pierre Bourgeois