BFMTV
Extrême droite

"On s'en fiche": pour Marion Maréchal, "la menace" de l'ultradroite "n'existe pas"

Marion Maréchal à Paris le 6 novembre 2023

Marion Maréchal à Paris le 6 novembre 2023 - Thomas SAMSON / AFP

La tête de liste aux européennes pour le mouvement d'Éric Zemmour est revenue sur les groupuscules mis en cause après des violences à Romans-sur-Isère. Marion Maréchal appelle à "mettre les mêmes moyens" contre l'ultradroite et contre "les zones de non-droit".

Tenir sa ligne. Interrogée sur la question de l'ultradroite, dans le viseur de Gérald Darmanin depuis des échauffourées liées à la mort du jeune Thomas à Crépol, Marion Maréchal ne prend pas ses distances avec ces groupuscules.

"On s'en fiche. Près de votre studio, avant-hier, il y a un terrorisme islamiste qui a encore tué et blessé des gens. C'est ça qui menace la France aujourd'hui (...) et parler de l'ultradroite, c'est donner du crédit à une menace qui n'existe pas", a lancé la tête de liste Reconquête aux européennes sur France info ce mardi.

"Combien de meurtres venant de l'ultradroite? Zéro"

Un attentat a coûté la vie à un touriste allemand et blessé deux autres personne samedi soir à proximité de la tour Eiffel, à Paris. L'assaillant Armand R., actuellement en garde à vue, est fiché S et a déjà été condamné à quatre ans de prison pour un projet d'action violente.

Souffrant de lourds troubles psychiatriques, ce jeune homme de 26 ans avait été en contact avec les terroristes de Magnanville et de Saint-Étienne-du-Rouvray.

"Combien de meurtres, d’attentats, de viols, d’agressions gratuites à la sortie d’une boite de nuit venant de l’ultradroite pour une cigarette? Zéro. C'est ça la réalité", a encore lancé l'ancienne député du Rassemblement national.

"Les mêmes moyens contre l'ultradroite que dans les zones de non-droit"

Une semaine après la mort de Thomas tué à l'arme blanche lors d'un bal de village, une centaine de militants d'ultradroite venus de différentes villes ont défilé cagoulé le samedi 18 novembre dans les rues de Romans-sur-Isère.

Ils souhaitaient en "découdre" avec les jeunes du quartier de la Monnaie, d'où sont issus plusieurs des mis en cause dans la mort du jeune Thomas.

Deux jours plus tard, à Lyon, un "cortège sauvage" a défilé dans la ville aux cris de "Français, réveille-toi, tu es ici chez toi". Treize personnes, dont sept fichées S, ont été interpellées à Paris dans la foulée pour des tags de croix gammées au sol dans le nord-ouest de la ville.

Des tags antimulsulmans ont aussi été découverts sur les murs de la mosquée de Cherbourg-en-Cotentin (Manche).

"Ce que je voudrais, c'est que Gérald Darmanin mette les mêmes moyens contre l'ultradroite que dans les zones de non-droit", a encore expliqué Marion Maréchal, avant d'évoquer les propos de la maire de Romans-sur-Isère sur BFMTV la semaine dernière.

"Les zozos" de l'ultradroite

"Elle a dit qu'elle avait vu débarquer des cars de CRS de manière très efficace (lors des violences d'ultradroite, NDLR) mais qu'elle n'a rien vu de tout cela lors des émeutes pour Nahel", a avancé la représentante de Reconquête.

Le ministre de l'Intérieur a annoncé de son côté vouloir dissoudre trois groupuscules identitaires, sans pour l'instant avoir présenté de décret en Conseil des ministres.

Interrogé dans l'hémicycle mardi dernier, le locataire de la place Beauvau avait évoqué "des milices d'extrême droite" "venues taper des noirs, des Arabes" afin de "mettre fin au 'grand remplacement' pour reprendre leurs mots nauséabonds".

La semaine dernière, Marion Maréchal avait déjà évoqué les "zozos" de l'ultradroite qui ne "vont pas faire trembler la France".

Marie-Pierre Bourgeois