BFMTV
Société

"La population a peur": à Crépol et Romans-sur-Isère, difficile retour à la normale deux semaines après la mort de Thomas

Les habitants de Romans-sur-Isère et Crépol restent marqués par la mort du jeune Thomas et font part d'un sentiment d'insécurité.

Une atmosphère pesante. Deux semaines après la mort du jeune Thomas, le drame de Crépol est encore dans tous les esprits. "Y a pas de mot, on se regarde, on ne fait que constater. On se demande ce qu'il s'est passé", témoigne, impuissante, une habitante de ce village de la Drôme.

Dans cette commune tranquille, certains décrivent une ambiance qui s'est transformée. "Les anciens ont peur de sortir de chez eux, les parents ont peur de laisser leurs enfants aller au sport", rapporte un proche de la famille de Thomas au micro de BFMTV.

"Avec la période de Noël où il y aura tous les marchés, la population a peur", poursuit-il.

Inquiétude dans le quartier de la Monnaie

À Romans-sur-Isère, où Thomas était scolarisé, une habitante dit elle aussi "faire attention". "À la tombée de la nuit, il y a toujours une petite insécurité. On y pense", témoigne-t-elle.

L'inquiétude gagne aussi le quartier de la Monnaie, où résident certains suspects interpellés et où l'ultradroite a mené une action violente samedi 25 novembre.

"Avant, Romans, c'était une ville tranquille. Je pouvais faire mes achats sans peur, sans regarder derrière moi", explique une habitante du quartier.

"Maintenant, je suis méfiante, j'ai peur pour mes enfants, j'ai peur pour mes parents", dit-elle.

Ce samedi 2 décembre, quelques dizaines de personnes ont bravé l'interdiction de la préfecture et se sont réunies dans le quartier de la Monnaie de Romans-sur-Isère. Un rassemblement en solidarité avec la famille de Thomas mais aussi en soutien des habitants du quartier qui se disent ostracisés depuis le drame.

"Unis contre ceux qui divisent" ou "Non à la récupération fasciste", proclamaient des pancartes brandies par les manifestants réunis après 13 heures sur une place du quartier populaire.

François Blanchard