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Gouvernement

Valls se défend de "remettre en cause le regroupement familial"

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, lors d'un déplacement en banlieue nord de Paris, le 15 avril dernier.

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, lors d'un déplacement en banlieue nord de Paris, le 15 avril dernier. - -

Le ministre de l'Intérieur, critiqué au sein même du gouvernement pour ses prises de position conservatrices, estime que ses propos sur le regroupement familial, exprimés mardi sur notre antenne, ont été "déformés".

Manuel Valls l'assure: le regroupement familial ne sera pas remis en cause. Le ministre de l'Intérieur, critiqué au sein même du gouvernement, a estimé que ses propos, exprimés la veille sur notre antenne, "avaient été déformés".

Mardi, il avait expliqué qu'avec l'augmentation la population mondiale, notamment en Afrique, "l'ensemble de nos politiques migratoires (...) devront être questionnées" et que, "parmi d'autres, la question du regroupement familial peut être posée".

"Le débat doit être apaisé, il ne s'agit pas de remettre en cause le regroupement familial, on déforme mes propos", s'est empressé de rétorquer le ministre à son arrivée à Aurillac, où il doit assister au festival des arts de rue. "Je sais que je gêne à droite et parfois à gauche", a-t-il également dit.

Chahuté par des comédiens

Pas suffisant pour apaiser la colère de ses détracteurs. Dans les rues d'Aurillac, Manuel Valls a été chahuté quelques minutes par des comédiens qui participent au festival de théâtre de rue.

"On est tous des Roms!", "Valls fasciste!", "C'est le retour de Sarkozy!", ont-ils scandé au passage du ministre, impassible. Celui-ci a également été accueilli par les applaudissements de badauds installés à une terrasse de café.

Une procédure stricte

Le droit au regroupement familial est garanti par la Convention européenne des droits de l'Homme et inscrit dans la loi française depuis 1976. S'il ne peut pas être remis en cause en tant que tel, l'obtention d'un titre de séjour sous ce motif suit une procédure stricte, qui peut encore être durcie.

Actuellement, un étranger qui réside légalement sur le sol français depuis au moins 18 mois et qui détient une autorisation de séjour supérieure à un an peut demander à faire venir son conjoint et ses enfants mineurs. Il doit aussi posséder un logement supérieur à 22m2 et justifier de revenus supérieurs ou égaux à un Smic mensuel au cours de l'année écoulée.

Depuis le 20 novembre 2007, des conditions supplémentaires ont été imposées par la loi, notamment un test de connaissance des "langues et valeurs de la République".

M. T. avec AFP