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Valls appelle les pays du Golfe à accueillir davantage de réfugiés syriens

Le Premier ministre Manuel Valls, le 3 novembre 2015.

Le Premier ministre Manuel Valls, le 3 novembre 2015. - Thomas Samson - AFP

Le Premier ministre regrette que les pays du Golfe ferment leurs portes aux "migrants qui, dans leur immense majorité, fuient le terrorisme", a-t-il déclaré lors d'une rencontre à Evry.

Le Premier ministre français Manuel Valls a appelé vendredi soir les pays du Golfe à accueillir davantage de réfugiés syriens, en répétant que l'Europe "ne pourrait pas accueillir tous les réfugiés" venus de Syrie exposés à un risque de "désastre humanitaire" dans les Balkans.

"Moi je le répète, l'Europe ne pourra pas accueillir tous les réfugiés venant de Syrie, c'est pour ça qu'il faut une solution diplomatique, politique et militaire en Syrie", a déclaré le chef du gouvernement français. Il faut selon lui "accueillir dans les pays limitrophes les réfugiés, chacun doit prendre sa charge, je pense notamment aux pays du Golfe", a estimé Manuel Valls lors d'un échange avec des habitants consacré aux suites des attentats de Paris, dans sa ville d'Evry en banlieue parisienne.

La plupart des plus de quatre millions de réfugiés syriens ayant fui la guerre dans leur pays ont trouvé refuge au Liban, en Jordanie et en Turquie voisins. Mais la porte des pays du Golfe, dont l'Arabie Saoudite, le Qatar, et les Emirats arabes, est elle restée close. Faute d'un contrôle effectif aux frontières de l'Union européenne, "alors à ce moment là, nous allons connaître un désastre humanitaire dans les Balkans cet hiver et l'Europe va se refermer", a averti Manuel Valls vendredi.

"Les réfugiés fuient le terrorisme"

Si la France et son président Hollande affichent leur rejet de tout "amalgame" entre "réfugiés" et "terroristes", Manuel Valls a souligné le danger de voir les seconds se glisser parmi les premiers, ce qui semble avoir été le cas pour certains des auteurs des attentats de Paris.

"Il suffit que quelques individus terroristes se soient glissés dans le flux des réfugiés pendant la crise de cet automne pour que les peuples européens se disent 'Attendez, si les terroristes rentrent avec les réfugiés, c'est à dire qu'il y a danger avec n'importe quel réfugié'", a-t-il dit. "On voit bien le discours qui consiste à assimiler terroristes et réfugiés, alors que les réfugiés dans leur immense majorité fuient le terrorisme d'Etat de Bachar al-Assad, le président syrien, ou le terrorisme de Daech", a déploré Manuel Valls.

Plus de 800.000 migrants sont arrivés en Europe par la mer depuis le début de l'année, en majorité depuis le Moyen-Orient.

A. G. avec AFP