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Après les attentats, le marathon diplomatique de Hollande

François Hollande, le 20 novembre 2015, à l'Elysée.

François Hollande, le 20 novembre 2015, à l'Elysée. - Lionel Bonaventure - AFP

Le président de la République se lance dans une semaine intense, émaillée de deux déplacements à l'étranger et de nombreuses rencontres avec d'autres dirigeants. Au programme: la riposte contre Daesh, après les attentats de Paris, et la préparation de la Cop21, qui s'ouvrira le 30 novembre.

Semaine marathon pour le chef de l'Etat. François Hollande entame lundi une semaine diplomatique tous azimuts, qui l'emmènera de Washington à Moscou, en passant par des rencontres avec David Cameron et Angela Merkel à Paris, entre riposte aux attentats du 13 novembre et préparatifs d'une Cop21 sous sécurité renforcée. "Ce sera une semaine particulièrement intense avec une grande concentration de rendez-vous internationaux", souligne son entourage.

Rencontres avec Obama et Poutine

Dix jours après les attentats de Paris, revendiqués par Daesh, les pires jamais connus en France (130 morts, quelque 350 blessés), le président de la République veut convaincre les grandes puissances de participer au combat de la France pour "détruire" l'organisation jihadiste et oeuvre pour la mise sur pied d'une coalition internationale élargie, "unique", contre les jihadistes en Syrie et en Irak.

Après avoir reçu, lundi, le Premier ministre britannique David Cameron, il est attendu mardi à Washington par Barack Obama et jeudi à Moscou par Vladimir Poutine. Entre les deux, le président recevra mercredi la chancelière allemande Angela Merkel.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté vendredi, à l'unanimité, une résolution d'inspiration française autorisant "toutes les mesures nécessaires" pour combattre Daesh en Syrie et en Irak.

Reprise du dossier climatique

Vendredi 27, après l'hommage aux victimes des attentats qu'il présidera aux Invalides, François Hollande s'envolera pour une réunion du Commonwealth à Malte, où il compte convaincre notamment de l'urgence climatiques quelques pays récalcitrants, comme le Canada, à deux jours de l'ouverture près de Paris de la Conférence mondiale des Nations unies sur le climat (Cop21), organisée du 30 novembre au 11 décembre à Paris.

Un deuxième front pour le chef de l'Etat, qui a fait depuis des mois de cet événement une de ses priorités et continue à batailler pour un accord sur la limitation des températures mondiales. Le 26, François Hollande recevra plusieurs dirigeants au sommet France-Océanie, puis des ONG le lendemain.

Dimanche, veille de l'ouverture de la conférence, il déjeunera et dînera à l'Elysée successivement avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau et le président chinois Xi Jinping. En dépit d'une pression sécuritaire au plus haut niveau, la plupart des événements de la conférence sur le climat ont été maintenus, mais pas les deux grandes marches qui devaient avoir lieu avant et après, les 29 novembre et 12 décembre. 

Hollande, l'"omni-président"

A la différence de janvier, où il était "à 100% dans la gestion des attentats, le président de la République est dans un entre-deux où il doit gérer des attentats tragiques et assurer la continuité de l'exercice de ses fonctions", note le directeur général adjoint de l'Ifop, Frédéric Dabi.

Selon lui, François Hollande fait figure dans cette période d'"omni-président", là où son prédécesseur incarnait plutôt "un hyper-président". Sur le front électoral, l'actuel locataire de l'Elysée bénéficie en tout cas d'un regain de popularité bienvenu pour la majorité, à la veille de l'ouverture officielle de la campagne des régionales (6 et 13 décembre).

Selon des sondages Ifop et BVA, réalisés post-attentats, il bondit de 7 à 8 points (un peu moins toutefois qu'après les attaques de janvier), tandis que d'autres enquêtes montrent une nette amélioration de son image et une très large approbation des mesures de l'exécutif sur une sécurité renforcée.

A.S. avec AFP