BFMTV
Terrorisme

Les jihadistes attirés par "un effet de mode" selon Marc Trévidic

L'ancien juge d'instruction au Tribunal de grande instance de Paris au pôle antiterrorisme, Marc Trévidic, était l'invité de Ruth Elkrief mardi et a répondu à ceux qui ne veulent pas accueillir de réfugiés par crainte de terroristes infiltrés.

Marc Trévidic, ancien juge d'instruction du Tribunal de grande instance de Paris au pôle antiterrorisme, estime minime le risque de jihadistes infiltrés parmi les migrants arrivés en Europe. Le magistrat critique ceux qui ne veulent pas accueillir les réfugiés à cause de cette crainte, comme le maire Les Républicains de Roanne, Yves Nicolin, ou les maires du Front national.

"Ça voudrait dire que parce qu'il y aurait un risque qu'éventuellement quelques personnes de l'État islamique soient parmi les migrants, il ne faut rien faire? Ça c'est plutôt le discours de ceux qui ne veulent pas accueillir les immigrés et c'est un peu trop simple", a jugé Marc Trévidic.

Selon l'hebdomadaire controversé Valeurs Actuelles, Daesh aurait infiltré plus de 4.000 hommes parmi les 340.000 migrants arrivés en Europe depuis janvier. Le gouvernement hongrois, confronté à un arrivée massive de migrants, a affirmé en avoir détecté. "Jusqu'à présent, on se rend compte qu'ils n'ont absolument pas besoin de ça pour envoyer des gens. Il y a suffisamment de Français, de Belges qui ont des passeport et qui peuvent revenir", a répliqué le spécialiste de l'antiterrorisme.

10% motivés par la religion

Grâce à ses rencontres avec des terroristes, l'ancien juge d'instruction au pôle antiterrorisme a pu analyser leurs motivations et a estimé que seulement 10% des causes de leur enrôlement étaient dues à l'aspect religieux. Il explique que cela est plutôt engendré par "les problèmes qui font qu'ils ne sont pas insérés dans la société, pas de boulot, voire leur passé de violence, de délinquance, des problèmes psychiatriques éventuellement".

"Il y a un effet de mode qui fait qu'ils vont vers ce terrain-là, qui leur donne une nouvelle existence possible. Il y a très peu de gens complètement convaincus, qui ont un parcours d'endoctrinement, de dogmatisme, de réflexion sur l'Islam et qui ont choisis le salafisme, le jihadisme", renchérit Marc Trévidic.

Jérôme Quéré