BFMTV
Gouvernement

Loi immigration: les oppositions se félicitent de l'échec du gouvernement et appellent à la démission de Darmanin

"Qu'il parte avec sa loi sous le bras", "un désaveu", "tirer les conclusions"... Les oppositions ne retiennent pas leurs coups après l'adoption de la motion de rejet préalable à la loi immigration et pointent du doigt l'échec de Gérald Darmanin.

Après le sérieux revers infligé au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, l'opposition se frotte les mains. Que ce soit la gauche, Les Républicains ou le Rassemblement national, les députés ont salué debout dans l'hémicycle l'adoption de la motion de rejet préalable au projet de loi immigration avec 270 voix.

Du côté de La France insoumise, la cheffe de file Mathilde Panot a jugé que cette motion de rejet épargne "deux semaines de discours xénophobes et racistes" à la France. Elle souhaite que le locataire de la place Beauvau "retire sa loi" et qu'il parte avec le texte "sous le bras".

Pour le leader insoumis, Jean-Luc Mélenchon cela sent même "le bout du chemin" tant pour Gérald Darmanin que pour la loi immigration.

"Darmanin a dompté les groupuscules macronistes. Mais pas l'Assemblée nationale", a-t-il déclaré sur X (ex-Twitter).

Les députés insoumis ont adopté à l'unanimité cette motion de rejet préalable à la loi immigration.

Des appels à la démission

Les appels à la démission du ministre de l'Intérieur se multiplient. Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure le juge "désavoué" et l'invite à "en tirer les conclusions".

"Il est temps de travailler à un projet de loi conforme aux principes républicains", ajoute le patron du PS, qui souligne que "les étrangers ne peuvent être présentés comme des suspects".

De même du côté du Rassemblement national. Son patron, Jordan Bardella, a estimé que "dans une démocratie fonctionnelle", Gérald Darmanin "démissionnerait".

"Gérald Darmanin pèche par inaction, par omission et par distorsion. Son projet de loi ne contient aucune mesure d’ampleur pour reprendre le contrôle", a-t-il ajouté.

Marine Le Pen, "ravie" de ce résultat, a quant à elle dénoncé "un désaveu extrêmement puissant": "un désaveu du en-même-temps, qui est une véritable escroquerie politique et qui se révèle sous son vrai visage". Elle estime avoir "protégé les Français d'un appel d'air migratoire".

Alors que Gérald Darmanin avait fait le pari de trouver un chemin, notamment avec la droite, pour faire passer son texte à l'Assemblée nationale, la droite elle-même lui a tourné le dos. 40 députés Républicains sur les 62 siégeant dans l'hémicycle ont voté pour la motion de rejet dont son patron, Éric Ciotti qui demande "un engagement clair pour une réforme constitutionnelle" sur l'immigration.

Le chef de file des LR à l'Assemblée nationale, Olivier Marleix, estime quant à lui que "le gouvernement a laissé piétiner en commission le texte de fermeté du Sénat".

Juliette Brossault avec AFP