BFMTV
Gouvernement

Les 40 mesures de Valls pour lutter contre le racisme

Manuel Valls à Matignon le 16 avril 2015.

Manuel Valls à Matignon le 16 avril 2015. - Kenzo Tribouillard - AFP

Le Premier ministre s'est rendu à Créteil, dans le Val-de-Marne, pour présenter son plan de lutte contre le racisme, trois mois après les attentats contre Charlie Hebdo. Un plan de 40 mesures, doté de 100 millions d'euros.

Trois mois après les attentats de Paris, Manuel Valls dévoile son plan pour lutter contre le racisme et l'antisémitisme. "Le racisme, l'antisémitisme, la haine des musulmans, des étrangers, l'homophobie augmentent de manière insupportable dans notre pays", a déploré vendredi le Premier ministre à Créteil. Il était pour l'occasion accompagné de Najat Vallaud-Belkacem, Christiane Taubira, Bernard Cazeneuve et Myriam El Khomri.

Son plan, financé à hauteur de 100 millions d'euros, doit répondre à la volonté de François Hollande d'ériger la lutte contre le racisme et l'antisémitisme en "grande cause nationale"."Dans une France travaillée par le populisme, notre devoir est d'organiser le sursaut", a ajouté le Premier ministre, en rappelant que "l'antisémitisme, le racisme, ne sont pas des opinions mais des délits". Le plan comporte 40 mesures, relevant de trois domaines: la justice, Internet et l'éducation.

> L'injure raciste relève du droit pénal

L'aspect juridique prend donc une place importante dans le plan. Comme l'avait voulu François Hollande, les paroles et actes racistes ne relèveront "plus du droit de la presse mais du droit pénal", avec des peines adaptées. Le caractère aggravant du racisme et de l'antisémitisme "sera en outre inscrit dans le droit pénal". Enfin, les actions de groupe pourront être autorisées pour mieux lutter contre les discriminations.

> Une unité de lutte contre la haine sur Internet

"La passivité sur Internet, c'est fini", a promis Manuel Valls. Le plan prévoit la mise en place d'une "unité de lutte contre la haine sur internet" pour rendre "plus efficaces les signalements et leur traitement". Il compte aussi obliger les hébergeurs de contenu à "disposer d'une représentation juridique en France". Les associations doivent être également soutenues, pour les aider à "promouvoir un contre-discours efficace".

> Une meilleure formation des enseignants

Le plan prévoit surtout de mettre l'accent sur la jeunesse. Pour cela, les enseignants devraient être formés davantage afin qu'"aucun incident ne reste sans réponse". Un guide de référence doit être établi à leur attention, pour rappeler le droit et les sanctions auxquelles chacun s'expose en cas d'injures racistes.

Sur la ventilation, les 100 millions serviront notamment à financer une "grande compagne de communication", mais aussi des actions au niveau local, a précisé Gilles Clavreul, le délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme. Quelque 25 millions seront aussi consacrés chaque année aux actions menées dans le cadre de la politique de la Ville. Mais une partie de ces fonds devrait provenir de la réallocation de certaines enveloppes déjà existantes, selon des sources gouvernementales.

A. K.