Créteil: Cazeneuve érige la lutte contre l'antisémitisme en "cause nationale"

VIDEO - Après l'agression d'un couple juif lundi dernier à Créteil, une centaine de personnes se sont rassemblées dimanche dans cette ville du Val-de-Marne. Bernard Cazeneuve était présent lui aussi.

L'indignation ne retombe pas, moins d'une semaine après l'agression antisémite dont a été victime un couple juif lundi dernier à Créteil. Une centaine de personnes ont participé dimanche à un rassemblement républicain dans cette ville du Val-de-Marne.

L'Union des étudiants juifs de France (UEJF), la Ligue des droits de l'homme, l'association culturelle israélite de Créteil (Acic) et le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) avaient appelé au rassemblement à 11 heures sur l'esplanade des Abymes, dans le quartier du port de Créteil.

L'antisémitisme, "pathologie sociale"

Bernard Cazeneuve était présent lui aussi. Dans un discours, le ministre de l'Intérieur a dit vouloir "faire de la lutte contre le racisme et l'antisémitisme une cause nationale". Il a également affirmé "connaître le sentiment d'inquiétude qui traverse la communauté juive de France face à ce phénomène, "véritable pathologie sociale". 

Le ministre a reconnu que "les actes et menaces antusémites ont bien augmenté de 100% au cours des dix premiers mois de l'année, et "plus de 930 affaires ont fait l'objet de poursuites" au premier semestre.

"La République vous défendra de toutes ses forces, parce que, sans vous, elle ne serait plus la République", a encore promis Bernard Cazeneuve. "La République vous protègera toujours contre des actes et des paroles qui portent atteinte au socle même des valeurs qui la fondent".

Le Crif réclame un "plan d'urgence"

Le jeune homme et son amie, âgés de 19 et 21 ans, ont été séquestrés à leur domicile. Ils ont été cambriolés, puis la jeune fille a été violée. Les trois agresseurs "partaient de l'idée qu'être juif signifiait que l'on avait de l'argent", selon le parquet. Une agression, qualifiée d'"insupportable" par François Hollande.

Mercredi, le Crif a réclamé un "plan spécifique d'urgence" face à la recrudescence des actes antisémites. "Si la lutte contre l'antisémitisme est réellement une cause nationale, il devient urgent de s'en donner les moyens", avait estimé de son côté le président du consistoire israélite de France, Joël Mergui.

Deux des agresseurs du jeune couple et un complice présumés ont été arrêtés mercredi soir et placés en détention provisoire, après leurs mises en examen pour violences en "raison de l'appartenance religieuse" et "association de malfaiteurs". Le troisième agresseur est toujours en fuite.

A. K.