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Société

Le plan de Hollande pour lutter contre l'antisémitisme et le racisme

François Hollande le 27 janvier 2015 au Mémorial de la Shoah.

François Hollande le 27 janvier 2015 au Mémorial de la Shoah. - Martin Bureau - AFP

A l'occasion du 70e anniversaire de la Libération du camp d'Auschwitz-Birkenau, François Hollande  confirme la mise en place d'un "plan global" de lutte contre l'antisémitisme et le racisme. Explications.

Trois semaines après l'attentat antisémite qui a coûté la vie à quatre personnes dans un magasin casher de la porte de Vincennes, à Paris, François Hollande confirme la mise en place d'un "plan global" de lutte contre l'antisémitisme et le racisme. Un plan présenté officiellement par le gouvernement d'ici à la fin du mois de février, mais dont il a énuméré les grandes lignes mardi, à l'occasion du 70e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau. Il est bâti sur trois axes: la sécurité, la "transmission" vers les jeunes générations et la régulation du numérique.

> La sécurité

Depuis les attentats de Paris, la sécurité a été renforcée devant les synagogues, les commerces, les écoles et les centres culturels juifs de France. Le plan vigipirate reste par ailleurs relevé au niveau "alerte attentats" en Ile-de-France. En termes juridiques, François Hollande cite une série de mesures annoncées par Christiane Taubira, la garde des Sceaux, le 16 janvier dernier. Elles comprennent notamment la généralisation de la caractérisation raciste et antisémite comme circonstance aggravante d'un délit. La deuxième proposition vise à sortir les injures et diffamations du seul droit de la presse (loi du 29 juillet 1881) pour les introduire dans le code pénal, lorsqu'elles sont aggravées par une circonstance liée au racisme, à l'antisémitisme ou à l'homophobie. Enfin, des peines alternatives à valeur pédagogique seront prononcées.

> La "transmission" aux jeunes générations

Qualifiant de "nouvelle alerte" les perturbations des minutes de silence dans certaines écoles après les attentats de Paris, le chef de l'Etat dit miser sur l'éducation. "L'un des instruments pour désamorcer cette ignorance, c'est l'enseignement de l'histoire de la Shoah. Elle est au programme du CM2, de la 3ème, et de la 1ère. Elle doit pouvoir être enseignée partout, sans aucune restriction". La semaine passée, la ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem a de son côté annoncé une série de mesures pour renforcer les valeurs de la République à l'école. Elle propose notamment de renforcer la formation des enseignants et la valorisation des rites républicains. 

> La régulation du numérique

Egalement dans le viseur de François Hollande: le négationnisme. Le chef de l'Etat insiste sur la nécessité de "prendre conscience que les thèses complotistes prennent leur diffusion par internet et les réseaux sociaux". Mais selon lui, la réponse ne peut pas se faire à l'échelle d'un seul pays. "Nous devons agir au niveau européen et même international pour qu'un cadre juridique puisse être défini et que les plateformes internet qui gèrent les réseaux sociaux soient mises devant leurs responsabilités, et que des sanctions soient prononcées en cas de manquements", insiste-t-il.

"L'Union des anciens déportés et l'Union des étudiants juifs de France lancent aujourd'hui un appel contre le négationnisme sur Internet", rappelle François Hollande. La cible de cet appel? Les "grands opérateurs", appelés à "prendre leurs responsabilités". "Ils ne peuvent plus fermer les yeux, ou alors ils seront considérés comme complices." Après avoir annoncé le soutien de la France à cet appel, François Hollande a expliqué qu'il demanderait aux représentants des gouvernements présents aux commémorations à Auschwitz "de s'y joindre aussi".

A. K.