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"Baisser les bras n'est pas dans mon ADN": Élisabeth Borne en campagne pour rester à Matignon

Élisabeth Borne à Matignon, à Paris, le 9 mai 2023.

Élisabeth Borne à Matignon, à Paris, le 9 mai 2023. - LUDOVIC MARIN / AFP

Déterminée à poursuivre son aventure comme Première ministre, Élisabeth Borne a accordé une longue interview au Figaro ce mercredi.

Une interview fleuve et un message. "Baisser les bras, ce n'est pas dans mon ADN", a déclaré la Première ministre Élisabeth Borne dans Le Figaro ce mercredi soir. Depuis des semaines, l'avenir de la Première ministre donne lieu à des spéculations.

Peut-elle rester à Matignon après une réforme des retraites qui l'a largement affaiblie? Jusqu'à quand? Au 14 juillet? Soit au moment du bilan de la période des "100 jours d'apaisement", annoncée par Emmanuel Macron. Ou alors avant même cette date butoir?

"Pas dans le commentaire, mais dans l'action"

Pendant que les rumeurs d'un remaniement vont bon train, Élisabeth Borne place ses pions. Pas inquiétée le moins du monde par la motion de censure défendue par la Nupes ce lundi, elle s'en gargarise: "Pour la 17e fois, les Français ont vu qu’il n’existait pas de majorité alternative à l’Assemblée nationale."

Des déclarations qui feraient presque oublier que le couperet est passé à 9 voix près le 20 mars dernier, après le 49.3 sur la réforme des retraites. Mais rien de tout ça lundi: la motion était à 50 voix d'être adoptée.

Après ce rejet, la cheffe du gouvernement a d'ailleurs reçu les félicitations d'Emmanuel Macron en Conseil des ministres. Lequel s'est également affiché récemment avec elle lors de leur déplacement commun en Normandie, à l'occasion de l'anniversaire du Débarquement le 9 juin, même s'il n'a montré aucune complicité.

En attendant que la situation soit plus lisible, Élisabeth Borne cherche à démontrer qu'elle est à la tâche, loin des questions autour de son avenir.

"Je ne suis pas dans le commentaire, mais dans l'action", dit-elle au Figaro.

La locataire de Matignon est bien décidée à mettre en œuvre sa "feuille de route" pour "répondre concrétement aux préoccupations des Français", que ce soit "sur le pouvoir d’achat, le plein-emploi, la transition écologique, l’éducation, la santé, la sécurité et la justice".

Autant de sujets sur lesquels, "on avance", juge la cheffe du gouvernement, qui veut, par ailleurs, "ouvrir une nouvelle phase avec les organisations syndicales et patronales". "Des échanges sont en cours pour aboutir à une réunion multilatérale et dessiner un agenda social dans les prochains mois", précise-t-elle.

LR n'a "pas manifesté le souhait de discuter d'une coalition"

Les critiques venant parfois même de sa majorité? "Il n'y a pas de question sur le sujet", élude l'intéressée, avançant que la majorité "soutient le gouvernement", "est totalement unie" et "tient le choc".

Et Les Républicains? Faut-il une coalition avec la droite, ce qui pourrait - inconvénient pour Élisabeth Borne - impliquer un Premier ministre de ce camp ou, du moins, issu de LR? "La question a été posée à plusieurs reprises à tous les partis de gouvernement mais Les Républicains en particulier n’ont pas manifesté le souhait de discuter d’une coalition", répond Élisabeth Borne, qui rappelle la méthode employée depuis sa prise de fonctions: "trouv[er] des majorités texte par texte".

Dernière interrogation: s'il y avait un remaniement, impliquant son maintien à Matignon, mais le départ de certains ministres, lesquels devraient partir? La Première ministre indique qu'elle "réserve ces questions à [ses] échanges avec le président de la République".

Néanmoins, dans une telle configuration politique, "il est certain que les ministres, quel que soit leur parcours, doivent avoir la vision, la capacité à diriger leur administration, à porter des textes au Parlement, à échanger régulièrement avec les députés et les sénateurs", prévient-elle.

Pour ce qui est de Marlène Schiappa, mise en cause sur le Fonds Marianne et auditionnée par une commission d'enquête du Sénat ce mercredi, Élisabeth Borne botte en touche: "Une inspection de l’administration, une enquête judiciaire et une commission d’enquête parlementaire sont en cours. Je ne vais donc pas m’exprimer sur ce sujet."

Baptiste Farge