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Politique

Gabriel Attal assure que 'l'école ne se laissera pas terroriser"

Gabriel Attal participait samedi après-midi à la remise du Prix Samuel Paty, organisée par l'Association des professeurs d'histoire et de géographie (APHG).

Le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, s'est exprimé ce samedi depuis la Sorbonne, à Paris, à l'occasion de la remise du Prix Samuel Paty et a martelé que "l'école ne se laissera pas terroriser".

Au lendemain de l'attaque islamiste d'Arras, le ministre participait à cette cérémonie organisée par l'Association des professeurs d'histoire et de géographie (APHG), au côté de la Première ministre Elisabeth Borne. Il a longuement salué la mémoire de Samuel Paty, mais également de Dominique Bernard, professeur de lettres décédé vendredi.

"Il est mort pour notre école"

"C'est par l'école que nous parviendrons à bâtir le rempart des forces du mal et du néant", a martelé le ministre lors d'un long discours. "En recevant ce prix vous recevez un devoir, celui de faire vivre toujours et partout la mémoire [de Samuel Paty]", a insisté Gabriel Attal en s'adressant aux élèves de l'assistance. Le ministre a rendu un hommage appuyé au professeur d'histoire géographie assassiné le 16 octobre 2020 près de son établissement de Conflans-Sainte-Honorine en région parisienne, pour avoir montré des caricatures de Mahomet lors de cours sur la liberté d'expression.

"Il est devenu notre professeur à tous, nous l'aimons tous comme un élève aime son professeur.

"Nous l'aimons car il incarnait tellement bien l'intelligence émancipatrice de l'école, nous l'aimons car, au nom de la liberté d'expression, il a montré des caricatures en classes, car il était libre, car il était professeur, car il est mort pour notre école."

"Nous sommes encore une fois en deuil."

Il y a trois ans, le terrorisme islamiste et l'obscurantisme ont essayé d'éteindre nos lumières, mais l'école n'a rien cédé", a déclaré Gabriel Attal, avant d'insister : "Nous sommes plus forts qu'eux."

Le ministre est également longuement revenu sur le décès de Dominique Bernard, tué dans une attaque au couteau à Arras ce vendredi. "Il y a tout juste 24 heures, on a encore assassiné un professeur, on a encore voulu éteindre une lumière (...) Nous sommes encore une fois en deuil", a-t-il déploré.

"Le cœur de tout un pays s'est arrêté de battre au moment on nous apprenons la mort sauvage de Dominique Bernard. Je sais le choc immense que l'attentat terroriste a suscité chez les enseignants. (...) Je partage tout de ce choc, tout de cette appréhension."

"Aujourd'hui notre cœur saigne à nouveau, nos plaies sont vives, nous avons mal. Mais cette douleur et ces plaies ne doivent pas nous terroriser, jamais. L'école ne se laissera pas terroriser. Sous aucun prétexte", a clamé Gabriel Attal.

Le ministre est enfin revenu sur l'hommage qui sera rendu lundi à Dominique Bernard dans les collèges et lycées, tout en assurant que "la nation fait bloc derrière les enseignants". Les cours seront banalisés ce lundi jusqu'à 10 heures pour permettre aux professeurs de se retrouver, avant un temps d'échange avec les élèves et une minute de silence prévue à 14 heures.

E.B.