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Ce que l'on sait de l'attaque au couteau dans un lycée d'Arras qui a fait un mort et trois blessés

Un enseignant a été tué ce vendredi 13 octobre et trois autres personnes ont été blessées dans une attaque au couteau dans un lycée public d'Arras. L'auteur présumé, fiché S, a été interpellé. Le Parquet national antiterroriste a été saisi.

Une attaque au couteau a eu lieu ce vendredi 13 octobre vers 11 heures au lycée Gambetta à Arras (Pas-de-Calais). Un enseignant a été tué et plusieurs autres personnes blessées.

• Un mort et trois blessés

Aux alentours de 11 heures, au lycée Gambetta en plein centre-ville d'Arras, un homme armé d'un couteau attaque au niveau de la carotide un enseignant. Il s'agit d'un professeur de lettres qui succombe à ses blessures.

L'assaillant fait plusieurs autres blessés dont un agent technique et un agent d'entretien. Leur état de santé n'a pas été dévoilé. Un autre enseignant est en urgence relative après avoir reçu des coups de couteau.

Aucun lycéen n'a été blessé. Les lycéens et le personnel ont été confinés avant d'être évacués. Une cellule psychologique a été ouverte. Les lycéens témoins de la scène ont été conduits vers une cellule médico-psychologique.

• Deux hommes interpellés

D’après les informations de BFMTV, le suspect a été interpellé. Une information confirmée par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin sur X (anciennement Twitter). "Une opération de police a eu lieu au lycée Gambetta à Arras. L'auteur des faits a été interpellé par la police", a déclaré le ministre de l'Intérieur.

D'après les informations de BFMTV, le suspect est un ancien élève du lycée. Le jeune homme, originaire d'Ingouchie, est né en Russie. Il est âgé de 20 ans et fiché S. Son frère a également été interpellé à proximité d'un autre lycée, précise la police à BFMTV.

• Une famille connue des services de renseignement

Le grand frère du suspect est actuellement incarcéré à la prison de la Santé à Paris. Il a été condamné cette année à cinq ans ferme pour "association de malfaiteurs terroristes" et à 18 mois pour "apologie du terrorisme". Le père de la famille a été expulsé du territoire en 2018 en raison de sa radicalisation.

Une première demande d'asile avait ete faite en 2013 mais elle avait ete rejetée. En 2014 la famille qui habitait à Rennes avait fait une première tentative d'expulsions. Des organisations s'étaient mobilisées à ce moment-là et l'expulsion n'avait pas eu lieu. Dans une note qu’a pu se procurer BFMTV, la préfecture d’Ile-et-Vilaine indique qu’il a été mis fin à la rétention de la famille du suspect “le 18 février 2014 sur instructions ministérielles”.

À ce stade de l'enquête, dix personnes ont été placées en garde à vue, dont l'assaillant. Selon une source proche du dossier à BFMTV, deux nouvelles personnes ont été placées en garde vue ce samedi. Elles sont deux contacts de l'assaillant: l'un se trouve en prison et l'autre à l'extérieur.

Parmi les sept autres personnes placées en garde à vue, se trouvent les deux frères de l'assaillant, sa mère, sa sœur, un oncle, ainsi que deux Biélorusses, selon des sources concordantes à BFMTV.

• Le Parquet national antiterroriste saisi de l'enquête

Selon les informations de BFMTV, l'auteur présumé a crié "Allahou Akbar" avant les faits. Le Parquet national antiterroriste s'est saisi de l'enquête, ouverte des chefs de "assassinat en relation avec une entreprise terroriste", "tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste en vue de préparer des crimes d’atteinte aux personnes".

Les investigations ont été confiées à la sous-direction antiterroriste de la direction nationale de la police judiciaire (SDAT), service coordonnateur, à la direction nationale de la police judiciaire (DNPJ) et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

Une cellule de crise a été ouverte en préfecture et à la mairie d'Arras. Le président de la République Emmanuel Macron a pris la parole quelques heures après l'attaque au couteau.

"Je veux avoir une pensée avant tout cet enseignant qui aujourd'hui a été lâchement et sauvagement assassiné", a déclaré le chef de l'État, ajoutant avoir aussi une pensée pour sa famille et celles des blessés.

"Presque trois ans jour pour jour après l'assassinat de Samuel Paty, c'est à nouveau dans une école que frappe à nouveau le terrorisme et dans un contexte que nous connaissons tous", a ajouté Emmanuel Macron. Une réunion sécurité a été organisée dans la soirée à l'Élysée en présence du président et de plusieurs ministres. La France est par ailleurs passée en alerte "urgence attentat" dans la soirée.

Mélanie Vecchio avec Alicia Foricher