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Rassemblement national

Réforme des retraites: Bardella compte sur une dissolution pour sortir "de la crise démocratique"

Le patron du Rassemblement national appelle à "revenir aux urnes" pour sortir de l'impasse politique liée à la réforme des retraites. Le député européen ne croit pas qu'Élisabeth Borne soit en mesure de relancer le quinquennat qu'il juge "suspendu".

De nouvelles élections pour sortir de la nasse sociale et politique. Après le discours d'Élisabeth Borne mercredi, qui n'a pas évoqué la réforme des retraites et des déplacements de ministres chahutés par des opposants, Jordan Bardella voit dans de nouvelles élections législatives une porte de sortie.

"On est dans une crise démocratique profonde, il faut revenir aux urnes", avance le dirigeant du Rassemblement national ce jeudi matin sur BFMTV-RMC.

"Un quinquennat suspendu"

L'option semble cependant très peu probable. En cas d'élections législatives anticipées, la macronie, Horizons et le Modem n'obtiendraient pas de majorité relative dans l'hémicycle comme c'est actuellement le cas, mais seulement de 130 à 155 sièges, selon un sondage Elabe pour BFMTV. La majorité détient actuellement 245 sièges.

Autant dire qu'Emmanuel Macron n'a aucun intérêt à appuyer sur le bouton de la dissolution. Le RN sortirait, lui, considérablement renforcé. Alors qu'il dispose de 88 députés à l'Assemblée nationale, le sondage lui donne de 150 à 175 sièges.

Si Jordan Bardella veut croire à cette hypothèse, c'est aussi parce que le député européen juge Élisabeth Borne démonétisée. Son allocution de mercredi pour dévoiler sa feuille de route et fixer le futur calendrier parlementaire ne l'a pas convaincu.

"Le quinquennat est suspendu, je l’ai entendu s’exprimer pour ne rien dire. C’est une souffrance de s’infliger un discours d'Élisabeth Borne, c’est déprimant", a avancé le jeune homme.

"Mayotte est notre futur" sans une nouvelle loi immigration

Dans ce discours sans grande annonce, la Première ministre a rappelé le cap fixé par Emmanuel Macron tout en renvoyant "à l'automne" le futur projet de loi immigration. Ce report pourrait signifier l'enterrement du texte alors qu'Emmanuel Macron avait avancé devant les députés en mars que "si on ne faisait pas cette loi avant le 14 juillet, on ne la ferait jamais".

De quoi agacer Jordan Bardella qui compare la situation entre la métropole et le territoire de Mayotte aux nombreuses particularités.

"Mayotte est notre futur (en métropole) en matière d'immigration si on ne reprend pas le contrôle".

Une opération sécuritaire nommée "Wuambushu" pour contrer la délinquance et l'habitat insalubre est menée dans le département français de l'océan Indien, dans des conditions controversées. La destruction d'un bidonville a été suspendue par la justice.

Marie-Pierre Bourgeois