BFMTV
Police-Justice

Mayotte: la Défenseure des droits "particulièrement attentive" au respect des droits fondamentaux

Des gendarmes patrouillent à Koungou, à Mayotte, le 25 avril 2023

Des gendarmes patrouillent à Koungou, à Mayotte, le 25 avril 2023 - Chafion MADI / AFP

Alors que l'opération sécuritaire Wuambushu a débuté depuis quelques jours à Mayotte, la Défenseure des droits a estimé que "la garantie du droit au recours semble incompatible avec le caractère expéditif des procédures mises en oeuvre".

La Défenseure des droits, Claire Hédon, s'est dite mercredi soir "particulièrement attentive au respect inconditionnel" des droits fondamentaux dans le cadre de l'opération sécuritaire Wuambushu menée à Mayotte, et a annoncé l'envoi d'une délégation de juristes sur l'île.

"Le Défenseur des droits est particulièrement attentif au respect inconditionnel des droits fondamentaux des personnes", a indiqué Claire Hédon dans un communiqué, annonçant l'arrivée à Mayotte "d'une délégation de juristes" qui sera chargée d'"opérer des vérifications, dresser des constats et mener des instructions le cas échéant".

Reconnaissant "une situation particulièrement tendue et complexe", elle a rappelé que "la nécessité de garantir l'ordre public et la sécurité ne peut, en aucun cas, autoriser des atteintes aux droits et libertés fondamentales des personnes".

La "précipitation" remise en question

"La garantie du droit au recours semble incompatible avec le caractère expéditif des procédures mises en oeuvre", a-t-elle ajouté, disant par exemple regretter "la rapidité de traitement de cas individuels s'apparentant parfois à une certaine précipitation".

Quelque 1800 policiers et gendarmes, dont plusieurs centaines venus de métropole, ont été déployés ces dernières semaines à Mayotte, dans l'océan Indien, pour une opération contre la délinquance et l'habitat insalubre.

Celle-ci, critiquée par de nombreuses organisations de défense des droits humains, a toutefois mal commencé pour les autorités françaises, le tribunal de Mamoudzou ayant annulé à la dernière minute l'évacuation mardi d'un premier bidonville.

Avant le déclenchement de l'opération Wuambushu ("reprise" en mahorais), Claire Hédon s'était dite "particulièrement inquiète" devant "les actions annoncées".

T.P. avec AFP