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Rassemblement national

Ils vont faire 2017: Lacapelle, l'homme qui doit relancer la machine du FN

Proche de Marine Le Pen, Jean-Lin Lacapelle est qualifié par certains de "super DRH" du FN. Pour cet ancien directeur commercial, l'objectif est de professionnaliser et de faire évoluer "le premier mouvement politique de France". Avec un mot d'ordre: la discipline.

Lorsqu'il évoque la présidente du FN, Jean-Lin Lacapelle se contente d'un prénom: "Marine". Derrière lui et la candidate à l'élection présidentielle, il y a une amitié de près de trente ans.

Lorsqu'il a connu Marine Le Pen, ce solide gaillard avait 16 ans. "J'étais jeune, à la recherche d'un idéal. Et c'est ce que j'ai trouvé dans les valeurs du Front national", explique-t-il à BFMTV.com.

Dans son bureau, l'homme conserve des vestiges de l'époque où il a été président de l'association "Génération Le Pen". "J'ai été témoin de l'ascension de Marine depuis 2002 et je ne l'ai jamais quittée", raconte-t-il.

Si le secrétaire national aux fédérations frontistes croit aux chances de la fille de Jean-Marie Le Pen, c'est qu'il estime que les Français ont été floués pendant plusieurs décennies par des "élites qui ne méritent pas qu'on les appelle comme ça". Le vocabulaire est le même que celui de la présidente du FN. Un discours bien rôdé.

Parfois qualifié de "super DRH du FN", Jean-Lin Lacapelle est déjà en ordre de marche pour l'élection présidentielle de 2017. "Il est temps que les Français reprennent leur destin en main". 

Les attentats ont provoqué "un réveil national"

L'homme prêche pour sa paroisse et résume les valeurs du FN en une phrase: "On aime la patrie ou on ne l'aime pas", dit-il. Puis il se corrige. "Enfin, c'est plutôt on défend la patrie ou on ne la défend pas". Des valeurs qui selon lui dépassent les clivages des couleurs politiques.

Selon lui, le patriotisme aurait connu un regain et serait à présent revendiqué de manière plus assurée par une plus large frange de Français. 

"Seule la France avait abandonné cette valeur du patriotisme, parce que le système de la pensée unique y règne depuis trop longtemps. Les attentats terribles, la période difficile dans laquelle nous sommes et qui risque de durer longtemps ont réveillé les consciences et permis un sursaut populaire, un réveil national", estime-t-il.

Jean-Lin Lacapelle en pleine séance de coaching
Jean-Lin Lacapelle en pleine séance de coaching © BFMTV

Le FN, une entreprise comme une autre?

Après les succès relatifs du FN aux élections départementales et régionales, Jean-Lin Lacapelle a été engagé pour professionnaliser le parti. En faire une machine capable de rivaliser avec le PS ou le parti Les Républicains lors des grands rendez-vous électoraux. 

"On ne peut pas être le premier mouvement politique de France, recueillir 30% des suffrages et garder une organisation ou des méthodes qui sont celles d'il y a 20, 25 ans. Il faut aussi évoluer. On n'y arrivera qu'en étant disciplinés", martèle celui qui à 22 ans a effectué son service militaire dans les casques bleus, au Liban.

Qualifié à plusieurs reprises de "super DRH" du FN, l'homme avait fait polémique dans le portrait que lui avait consacré magazine Society, assimilant les électeurs à des "consommateurs"

"Aujourd'hui je regrette cet écart de langage. Il a été mal compris. Non le FN n'est pas une entreprise", dément-il, indiquant que de nombreux bénévoles œuvrent dans la formation politique, au-delà de tout "aspect mercantile".

Sa mission: mettre "les bonnes personnes aux bons postes pour exploiter au mieux leurs compétences". Pour cela, l'ancien directeur commercial fait des séances de coaching aux différents cadres du parti. 

Une méthode nouvelle, mais avec un propos qui épouse parfaitement celui du mouvement de Marine Le Pen. "Nous avons toujours tenu ces discours. Ceux qui durcissent le ton aujourd'hui sont les mêmes qui ont le pouvoir depuis 30 ans et qui a présent prônent des solutions qu'ils avaient eux-mêmes supprimées", clame-t-il. 

Et il ne manque pas de s'en prendre à l'un des adversaires préférés de la présidente du Front national: l'ancien chef de l'Etat. Jean-Lin Lacapelle raille la "tartuferie de Nicolas Sarkozy", selon ses mots. D'après lui, l'ancien chef de l'Etat a "l'amour du pouvoir et non l'amour du pays" chevillé au corps. Dans les mots, la campagne a déjà commencé.

>> Retrouvez le premier élément de la série "Ils vont faire 2017": Pierre Jouvet, avec Hollande contre vents et marées

Marie-Caroline Meijer avec Neila Latrous