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Rassemblement national

Fonds Marianne: les députés du Rassemblement national veulent une commission d'enquête

Les députés RN votent lors d'une niche parlementaire dédiée de leur parti à l'Assemblée nationale, à Paris le 12 janvier 2023 (photo d'illustration)

Les députés RN votent lors d'une niche parlementaire dédiée de leur parti à l'Assemblée nationale, à Paris le 12 janvier 2023 (photo d'illustration) - STEPHANE DE SAKUTIN © 2019 AFP

Après les révélations de France 2, Marianne puis Mediapart, qui décrivaient une gestion opaque de l'argent du fonds Marianne, les députés RN ont demandé, jeudi, la création d'une commission d'enquête parlementaire.

Les députés RN ont demandé jeudi la création d'une commission d'enquête parlementaire sur le "fonds Marianne", après une série de révélations sur l'utilisation des subventions allouées à ce fonds contre le séparatisme, créé après l'assassinat de l'enseignant Samuel Paty.

Le groupe de Marine Le Pen à l'Assemblée nationale cite notamment l'enquête conjointe de l'hebdomadaire Marianne et de France 2 diffusée qui décrivait, fin mars, une gestion opaque de ce fonds lancé en 2021 par Marlène Schiappa, alors ministre déléguée à la Citoyenneté.

D'après l'enquête, l'association qui serait le principal bénéficiaire, l'Union des sociétés d'éducation physique et de préparation militaire (USEPPM), l'aurait utilisé pour un site internet et des publications sur les réseaux sociaux très peu suivies, et pour salarier deux de ses ex-dirigeants.

Diffusion de contenus politiques

Le RN évoque également des révélations plus récentes de Mediapart, selon lesquelles "une autre structure a touché plus de 300.000 euros alors qu'elle venait d'être créée et n'avait aucune activité connue". "Sous couvert de lutte contre le séparatisme", elle aurait selon Mediapart "diffusé des contenus politiques à l'encontre d'opposants d'Emmanuel Macron pendant les campagnes présidentielle et législatives".

"Ces accusations sont gravissimes et interrogent sur le rôle de Marlène Schiappa dans cette affaire", a estimé le groupe RN jeudi dans un communiqué.

Le groupe insiste sur le fait que Marlène Schiappa "affirmait en juin 2022 avoir validé personnellement, avec son cabinet, le choix des bénéficiaires et la ventilation des subventions".

Une proposition de résolution "visant à la création d'une commission d'enquête parlementaire" sur la gestion du fonds a été déposée par les députés du groupe. Un vote de l'Assemblée serait nécessaire pour qu'elle soit lancée.

"Parler de détournement d'objet ou de financement de campagne est faux et mensonger", a réagi auprès de l'AFP le cabinet de Marlène Schiappa.

La saisine de l'Inspection générale de l'administration (IGA) "permettra de faire toute la lumière et de déterminer en toute transparence les conditions de fonctionnement et d'attribution de ces subventions", a-t-il ajouté. Le secrétariat d'État à la Citoyenneté avait indiqué le 29 mars à l'AFP avoir saisi l'IGA d'un audit sur la question.

Un signalement à l'analyse

Plusieurs voix se sont déjà élevées à gauche pour demander de faire la lumière sur cette affaire, dont la maire PS de Paris Anne Hidalgo et la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot.

Le parquet de Paris avait indiqué qu'un signalement au titre de l'article 40 du code de procédure pénale de Christian Gravel, président du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), était à l'analyse.

Sollicité par l'AFP, le parquet de Paris a indiqué mercredi être désormais en possession de l'intégralité de ce signalement, qui est à l'analyse, avant une décision sur une éventuelle ouverture d'enquête.

Une partie de la famille de Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie décapité le 16 octobre 2020 par un islamiste radicalisé, s'était dite début avril "particulièrement heurtée" après la publication des premières enquêtes sur le fonds créé après l'assassinat de l'enseignant.

M.L avec AFP