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Rassemblement national

"Après ce sera l'Alsace?": Tanguy déplore le discours de Macron sur "l'autonomie" de la Corse

Le député RN Jean-Philippe Tanguy au Havre le 1er mai 2023

Le député RN Jean-Philippe Tanguy au Havre le 1er mai 2023 - Lou BENOIST / AFP

Notant que le président de la région Bretagne a déjà réclamé la "même chose" que la Corse, le député RN craint que ce discours ravive des demandes d'autonomie dans d'autres territoires français.

"De vaines promesses de politiciens qui peuvent abîmer la France". Jean-Philippe Tanguy, député du Rassemblement national, tance sévèrement Emmanuel Macron, après que le président de la République s'est prononcé ce jeudi à Ajaccio en faveur d'une "entrée dans la Constitution de la Corse", tout en plaidant pour une "autonomie" de l'île.

"Je crois que le vrai problème des Corses aujourd’hui, c’est de pouvoir bénéficier enfin d’un développement économique, d’investissements dans la culture, les infrastructures, dans l’eau, d'une autonomie énergétique", juge le président délégué du groupe RN à l'Assemblée nationale sur France 2.

"Ça m'inquiète beaucoup"

Si une telle décision devenait effective - ce qui est loin d'être le cas pour l'instant, puisqu'une modification de la Constitution, hors référendum, doit réunir 3/5e du Congrès - elle créerait un précédent aux yeux de Jean-Philippe Tanguy. "Après ce sera l'Alsace, les Basques, peut-être les territoires d'outre-mer?", interroge-t-il, notant que le président de Bretagne, Loïg Chesnais-Girard, a déjà réclamé "la même chose" que la Corse pour sa région.

Si Emmanuel Macron a plaidé pour une autonomie "ni contre l'État, ni sans l'État", cet ancien proche de Nicolas Dupont-Aignan ne se montre guère convaincu. "Ça ne veut rien dire", juge-t-il, avant de développer:

"Le fait que le président de la République ne parle que de l’État, d’institutions, et ne parle jamais de notre récit national, de notre appartenance commune, je dois dire que ça m’inquiète beaucoup."

En toute logique, les sénateurs et députés RN ne devraient pas voter en faveur de telles dispositions, à moins qu'il y ait "une volonté des Corses qui se manifeste peut-être à travers un scrutin local", d'après Jean-Philippe Tanguy. Avant que le Parlement n'ait à se prononcer, les élus locaux et le gouvernement doivent bâtir "un texte constitutionnel et organique" dans les six mois. Ensuite, un éventuel vote favorable du Congrès se jouera à peu de choses. LR étant opposé à une autonomie, Emmanuel Macron devra convaincre la gauche dans son ensemble pour espérer faire passer ce texte.

Baptiste Farge