BFMTV
Politique

François Hollande juge que "le Hamas a voulu cette situation de guerre" avec Israël

François Hollande aux funérailles de Jean-Pierre Elkabbach le 6 octobre 2023

François Hollande aux funérailles de Jean-Pierre Elkabbach le 6 octobre 2023 - Miguel MEDINA / AFP

L'ancien président de la République avance que le mouvement islamiste a provoqué délibérément ce conflit. "Quand le Hamas fait son opération (...) le Hamas sait parfaitement qu'il va y avoir une réplique israélienne, que la population de Gaza va être la première victime", déclare-t-il sur Sud Radio.

Pour François Hollande, c'est très clair: le "Hamas est responsable de la situation qui a été créée" au Proche-Orient, après ses attaques contre Israël le 7 octobre, suivies de représailles de l'État hébreu sur la bande de Gaza.

Interrogé ce lundi 6 novembre par Sud Radio, le prédécesseur d'Emmanuel Macron va même plus loin, jugeant que le mouvement islamiste a "voulu cette situation de guerre".

"Quand le Hamas fait son opération (...) le Hamas sait parfaitement qu'il va y avoir une réplique israélienne, que la population de Gaza va être la première victime", déclare-t-il, avant de préciser:

"Les victimes collatérales aujourd'hui, sont celles, bien sûr, qu'Israël bombarde pour essayer d'éradiquer le Hamas, mais c'est très clairement le Hamas qui a voulu cette situation de conflit".

"Proportions dangereuses"

François Hollande voit plusieurs raisons à cette stratégie. D'abord, cela permet au Hamas de "redevenir l'organisation qui prétend représenter le peuple palestinien. Deuxièmement, l'Iran retrouve là un lien avec la région qu'il avait perdu avec l'accord d'Abraham (en 2020, NDLR) entre Israël et les pays arabes", avance-t-il.

S'il dresse un constat clair des responsabilités, François Hollande met en garde: "ce n'est pas parce que le Hamas est la cause de ce conflit qu'il faut que ce conflit prenne des proportions dangereuses pour la région".

La veille, l'armée israélienne a annoncé mener des "frappes significatives" qui "se poursuivront dans les prochains jours" dans la bande de Gaza, ajoutant avoir coupé le territoire palestinien en deux.

"Cessez-le-feu provisoire"

Au moins 1.400 personnes ont été tuées par le Hamas sur le territoire israélien, selon l'État hébreu, en majorité des civils massacrés le jour de l'attaque d'une violence et d'une ampleur inédite depuis la création d'Israël en 1948.

Dans la bande de Gaza, au moins 9.770 personnes, dont la moitié sont des enfants, sont mortes depuis le 7 octobre, selon le ministère de la Santé du Hamas, qui a par ailleurs chiffré lundi à 200 le nombre de personnes tuées, selon lui, dans les frappes israéliennes nocturnes.

Dans ce contexte, François Hollande estime qu'un "cessez-le-feu provisoire est nécessaire" pour "évacuer les blessés, protéger la population civile et apporter de l'aide humanitaire".

Baptiste Farge