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Face aux attaques de Sarkozy, Hollande ne veut pas "s'abaisser à s'en prendre" à son prédécesseur

Nicolas Sarkozy a récemment expliqué qu'il "méprise" son successeur à la présidence de la République. Une attaque à laquelle François Hollande n'a pas souhaité répondre sur le même ton.

"Je ne vais pas en rajouter". François Hollande, invité de BFMTV dimanche, a souhaité ne pas raviver les tensions entretenues de longue date avec Nicolas Sarkozy, après les récentes attaques formulées à son égard par son adversaire malheureux à la présidentielle 2012 et rapportées par Le Parisien.

"Ce n'est pas que je le hais, mais je le méprise", aurait déclaré l'ancien président de droite à propos de son successeur, au cours d'une rencontre avec des députés Les Républicains. De même, le Nicolas Sarkozy se serait vanté de faire régulièrement de remarques peu élégantes à François Hollande sur son physique.

"Je comprends, c'est très difficile d'être battu"

"Comme je l'ai plusieurs fois dit: moi, président de la République, je ne m'abaisserai pas à m'en prendre à mon prédécesseur. Et je crois que là, il y a un niveau de dignité à avoir", a rétorqué François Hollande sur notre antenne.

"Je comprends, c'est très difficile d'être battu. C'est une douleur. (...) Je ne vais pas en rajouter, je pense que ça a été suffisamment cruel en 2012", a-t-il encore asséné.

Les deux anciens présidents n'ont jamais caché leur relation tendue. Après des années passées en tant qu'adversaires au sein de leurs partis respectifs, le PS et l'UMP (devenu LR en 2015), François Hollande a succédé à Nicolas Sarkozy à l'Élysée.

Mais le fait que le nouveau président ne le raccompagne pas à la sortie du palais de l'Élysée après leur poignée de main symbolique lors de la passation de pouvoir en 2012 avait beaucoup agacé Nicolas Sarkozy. Un épisode que François Hollande avait ensuite dit "regretter".

Controverse "légitime" sur l'Ukraine

Sur un autre sujet de division entre les deux hommes, l'aide à l'Ukraine, François Hollande avait précédemment qualifié d'"erreurs" les propos de Nicolas Sarkozy prônant la neutralité de l'Ukraine, à la mi-août. L'ancien président socialiste a cette fois reconnu que, sur cette question, "le débat de fond est légitime", contrairement aux attaques ad personam.

"Nicolas Sarkozy, il est sur la même position que certains candidats républicains aux États-Unis, de considérer que l'Ukraine n'a pas de chance, elle est entre la Russie et la Pologne, et doit être dans la neutralité, ne doit rentrer ni dans l'Union européenne ni dans l'Otan", a analysé François Hollande.

Avant de toutefois critiquer vivement l'argumentaire de son prédécesseur: "Est-ce que vous pensez que si des Ukrainiens se sacrifient à ce point, meurent chaque jour, c'est pour être neutres? Non, c'est pour être indépendants, libres, souverains et en démocratie".

Glenn Gillet