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"Et pourquoi pas en 2056?": Mélenchon veut "être remplacé" pour la prochaine présidentielle

Jean-Luc Mélenchon au Honduras le 18 juillet 2022

Jean-Luc Mélenchon au Honduras le 18 juillet 2022 - Casa Presidencial de Honduras / AFP

L'ancien candidat de la France insoumise ne se présentera plus pour rentrer à l'Élysée. "Je voudrais qu'on arrête de me bassiner avec ça", lance-t-il, jugeant les députés de son parti capables d'incarner un rôle pareil". Il met cependant en garde contre le risque d'une "guerre civile" au sein de son mouvement.

Les propos ont le mérite de la clarté. Dans une longue interview au média Reporterre, Jean-Luc Mélenchon annonce qu'il ne se représentera pas à la prochaine présidentielle.

"Je souhaite être remplacé. Voilà ce que j’ai à dire", explique celui qui a déjà été candidat trois fois à l'Élysée, appelant à ce "qu'on arrête de (le) bassiner avec ça".

"Nous sommes tous mortels"

Le patron de la France insoumise avait déjà laissé entendre lors de son allocution de second tour qu'il ne serait plus candidat. "Faites-mieux", avait-il ainsi lancé à la tribune, après avoir récolté au premier tour 21,95% des voix.

"Oui, c’est ça (je serai candidat), en 2027, et pourquoi pas en 2056? Vous savez, vous, où vous serez demain matin? Nous sommes tous mortels, cher ami, et à partir d’un certain âge, la probabilité augmente", avance encore le septuagénaire dans les colonnes de la revue.

"Pas de guerre civile" pour sa succession

Jean-Luc Mélenchon met cependant en garde son futur successeur, souhaitant à tout prix éviter une guerre des chefs alors que plusieurs figures pourraient prétendre à sa succession à l'instar des députés Adrien Quatennens ou Alexis Corbière.

"Le premier qui déclenche une guerre civile (au sein de la France insoumise), il aura affaire à moi", lance encore le dirigeant du mouvement, jugeant que "dans la nouvelle génération", "des dirigeants sont capables d'incarner un rôle de candidat".

"Faites-vous aimer"

Clémentine Autain, députée France insoumise, avait déjà fait entendre son propre son de cloche, appelant à revoir les modalités d'organisation, jugeant que le parti arrivait "aux limites du gazeux" le 21 août dernier dans un billet de blog.

"Il y a toujours des bonnes raisons pour déclencher des guerres. Mais voilà ma consigne: faites-vous aimer. Celui ou celle qui sera le plus aimé du grand nombre, vous verrez que cela vous paraîtra naturel de dire: 'allez, vas-y'", avance-t-il encore.

L'ancien député des Bouches-du-Rhône ne compte pas pour autant s'effacer. Il a passé une partie de l'été en Amérique latine, en profitant pour distiller ses messages avant de faire sa rentrée politique le week-end dernier à la grande braderie de Lille.

Son arrivée à la tête du think tank La Boétie, affilié à la France insoumise, est également pressentie pour l'automne.

Marie-Pierre Bourgeois