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Émeutes: ce que demandent les maires avant la présentation du plan du gouvernement ce jeudi

Effectifs de police, réponse pénale, mesures envers les familles... Les maires des différentes communes touchées par les émeutes de l'été 2023 attendent le gouvernement au tournant.

C'est un événement qu'ils attendent de pied ferme. Les maires des communes les plus touchées par les émeutes de cet été, intervenues en marge de la mort du jeune Nahel à Nanterre après un tir policier, sont conviés à la Sorbonne ce jeudi après-midi.

Après que l'exécutif a temporisé pendant plusieurs mois, Élisabeth Borne, ainsi que plusieurs ministres, doivent présenter des réponses "régaliennes", avant le Comité ministériel des villes (CIV), plusieurs fois reporté, qui se tiendra ce vendredi.

Les attentes des édiles sont grandes. D'autant plus au regard du constat dressé par certains d'entre eux, comme Vincent Jeanbrun. Le maire de l'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) qui avait témoigné sur BFMTV-RMC de l'attaque à la voiture-bélier ayant touché son domicile, est revenu trois mois après sur notre antenne. Avec un message, sous forme d'avertissement: On en est "malheureusement encore au même point aujourd'hui'.

"C'est même peut-être encore plus grave, parce qu’on a des émeutiers qui ont ‘goûté au sang’, qui n’ont pas eu véritablement de sanctions".

"Il faut qu'on ait du bleu"

Tout en saluant l'"analyse lucide" du gouvernement au lendemain d'un conseil national de la refondation (CNR) sur les émeutes autour d'Élisabeth Borne, l'élu LR appelait à des "actes". Une de ses demandes: "des moyens de polices judiciaires supplémentaires" pour les "polices municipales". Non pas afin de "mener des enquêtes", mais pour " "faire une palpation, un contrôle d’identité, une fouille au corps, ouvrir un coffre de voiture..."

Le problème se situe également au niveau des effectifs présents sur le terrain, à entendre Benoit Digeon, lui aussi maire Les Républicain, mais sur un tout autre territoire: à Montargis dans le Loiret. "Il faut qu'on ait du bleu", plaide-t-il sur BFMTV, avant d'assurer:

"On aurait eu une vingtaine de policiers dans la ville, il n’y aurait pas eu les drames du 29 juin."

"Le domaine pénal n'est pas suffisant"

Dans le Val-de-Marne, son homologue Didier Gonzales appelle à une réponse pénale, après l'incendie qui a touché la façade de la mairie de Villeneuve-le-Roi. Sur la quarantaine d'individus à l'origine des ravages au sein de l'Hôtel-de-Ville, seule une personne a été interpellée.

"Le domaine pénal, de mon point de vue, n'est pas suffisant pour répondre à cette problématique, si on ne veut pas que se reproduise [d]es effets aussi navrants", dit-il à BFMTV.

Sur ce volet précis, le gouvernement souhaite mettre en avant un principe clair: "première infraction, première sanction". Soit, pour les mineurs, une peine effective, avec par exemple des travaux d'intérêt général et pas seulement un rappel à l'ordre.

Responsabilité des parents

Les maires attendent également des mesures à destination des familles, après que l'exécutif a régulièrement mis en avant la responsabilité des parents.

À la tête de Villecresnes, dans le Val-de-Marne, Patrick Farcy (sans étiquette) évoque sur BFMTV la possibilité de mettre "ces jeunes" "dans un environnement qui les éloigne des parents qui ne seraient pas en capacité de le faire, qui les éloigne de la cité". Pendant les émeutes, le commissariat de sa ville a été pillé et incendié.

Baptiste Farge