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Gouvernement

Comment éviter de nouvelles émeutes? Élisabeth Borne présente son plan pour les banlieues ce jeudi

La Première ministre, ainsi que plusieurs membres du gouvernement, dévoilent ce jeudi à la Sorbonne des mesures "régaliennes" pour répondre aux émeutes qui ont lieu dans le pays à la fin juin.

Le gouvernement a longtemps temporisé sur ce sujet. Le voilà désormais sur le pont. Avec Élisabeth Borne en première ligne. La Première ministre dévoile ce jeudi après-midi, à la Sorbonne, les réponses "régaliennes" de l'exécutif aux émeutes de l'été dernier, intervenues en marge de la mort de Nahel, un jeune homme de 17 ans, tué à Nanterre après un tir policier.

Objectif de Matignon: "Garantir la sécurité de nos concitoyens, mieux soutenir les familles et renforcer la cohésion nationale". Pour l'occasion, les maires des communes les plus touchées sont conviés. Emmanuel Macron les avait déjà reçus à l'Élysée début juillet.

"L'ordre, l'ordre, l'ordre"

Ce premier rendez-vous sera suivi d'un autre pour le gouvernement dès le lendemain: le Comité ministériel des villes, plusieurs fois reporté, se tiendra finalement ce vendredi à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines). Ce CIV doit apporter des solutions aux problèmes récurrents des quartiers prioritaires, tant sur le plan de l'emploi, du logement que de l'école ou des discriminations.

À la Sorbonne, Élisabeth Borne prendra la parole après une introduction de Gilles Finchelstein, co-directeur général de la Fondation Jean-Jaurès. Plusieurs membres du gouvernement suivront et préciseront les contours de la réponse de l'exécutif.

Aurore Bergé, ministre des Solidarité, détaillera les mesures relatives au "soutien à la parentalité". Son homologue à l'Intérieur, Gérald Darmanin, précisera celles ayant trait à "l'ordre républicain", tandis que le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, détaillera "les mesures judiciaires sur la responsabilité parentale et la justice des mineurs", selon Matignon. Enfin, le ministre délégué chargé du Numérique, Jean-Noël Barrot, dévoilera les mesures propres à son périmètre ministériel.

En réaction aux émeutes, plus courtes mais ayant dépassé, dans l'étendue des dégâts celles de 2005, l'exécutif a pointé la responsabilité des parents et prôné un discours de fermeté. "L'ordre, l'ordre, l'ordre", résumait Emmanuel Macron lors d'une interview depuis la Nouvelle-Calédonie fin juillet, plusieurs semaines après ces événements.

Le président de la République, qui évoquait déjà, en mai, un "processus de décivilisation", a utilisé des éléments de langage similaires fin août, jugeant qu'"il faut s'atteler à reciviliser". Le chef de l'État avait mis en avant plusieurs priorités: "le chantier de la famille", "la place de l'école", "l'intégration par l'économie et l'emploi" mais aussi "la régulation des écrans".

Contexte tendu sur le plan sécuritaire

Selon un rapport interministériel, les émeutiers de juin étaient en majorité des hommes, très jeunes, peu diplômés, sans revendications idéologiques. Les mis en cause de l'échantillon étudié sont à 79% de nationalité française et nés pour les trois-quarts en France. Au 1er août, 2.107 personnes avaient été jugées et 1.989, condamnées, dont 90% à une peine d'emprisonnement, selon le ministère de la Justice.

Les deux rendez-vous du gouvernement se tiennent dans un contexte tendu sur le plan sécuritaire. La France est passée en alerte "urgence attentat" après la mort le 13 octobre, dans un attentat jihadiste, d'un enseignant à Arras, sur fond de craintes d'importation du conflit au Proche-Orient.

Baptiste Farge avec AFP