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Élysée

Emmanuel Macron appelle à "reciviliser" le pays après les émeutes de cet été

Emmanuel Macron à Vendôme, dans le Loir-et-Cher, le 25 avril 2023.

Emmanuel Macron à Vendôme, dans le Loir-et-Cher, le 25 avril 2023. - GONZALO FUENTES / POOL / AFP

Le chef de l'État s'est livré, dans une interview au Point ce mercredi, à une analyse des émeutes qui ont secoué la France en juillet dernier.

Moins de deux mois après les émeutes urbaines qui ont touché le pays, Emmanuel Macron a regretté l''immense déferlement de violence mimétique" et "la volonté de vengeance" contre "les forces de l'ordre, l'État et tout ce qu'il représentait" qui ont surgi après la mort du jeune Nahel, dans un entretien accordé au Point ce mercredi.

Lorsqu'on lui demande son analyse des faits, le chef de l'État rappelle qu'"on parle de quelques milliers de jeunes, très jeunes", et il insiste sur le fait que "ce ne sont pas les étrangers qui ont causé ces émeutes" mais que "90% (des individus interpellés) sont nés français".

"Ça ne se gère pas qu'à la matraque!"

Dans cette interview, Emmanuel Macron considère en revanche que "les cadres familiaux et éducatifs ont explosé" et qu'"une immense majorité des personnes interpellées vient de familles monoparentales ou de l’aide sociale à l’enfance". Selon lui, "cela montre que le chantier de la famille est essentiel", avant de rappeler l'importance "de l’école, de la régulation des écrans, de l’intégration par l’économie et l’emploi".

"J’ai parlé de décivilisation il y a quelques mois. C’est bien cela que nous avons vu. Il faut donc s’atteler à reciviliser", ajoute le chef de l'État.

Il estime également que la France fait face à "un problème d’intégration" et de "refondation de la Nation", et non pas "un problème d’immigration" comme "disent les gens". C'est selon lui "l'énorme chantier de son second mandat": "recréer de l’emploi, réindustrialiser, (...) remettre du service public au cœur des territoires".

"On a besoin de moins d’écrans, et plus d’école", poursuite Emmanuel Macron dans cette interview au Point. "Quand il n’y a plus de cadre, plus d’éducation, plus de rapport à l’autorité qui vous ramène à une forme de raison, vous arrivez à ce résultat-là. Ça ne se gère pas qu’à la matraque ! Ceux qui pensent cela se trompent".

Les émeutes ont éclaté dans plusieurs villes françaises avec la mort de Nahel, ce franco-algérien de 17 ans, tué par balles par un policier lors d'un refus présumé d'obtempérer. Le ministère de l'Intérieur considère que les huit jours de violences urbaines qui ont suivi ont fait autant de dégâts que les émeutes de 2005 qui avaient, elles, duré trois semaines.

Jeanne Bulant Journaliste BFMTV