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Pour Vincent Jeanbrun, on en est "au même point" trois mois après les émeutes

Le maire LR de L'Haÿ-les-Roses, dont le domicile avait été visé par une attaque pendant les émeutes, salue l'"analyse lucide" du gouvernement mais demande "des actes".

La dernière fois que Vincent Jeanbrun s'était présenté au "Face-à-Face" de BFMTV-RMC, le 3 juillet 2023, il avait livré un récit empreint d'émotions, la voix parfois tremblotante. Le maire Les Républicains de l'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) était revenu sur l'attaque à la voiture-bélier qui avait visé son domicile deux jours auparavant, en marge des émeutes intervenues après la mort de Nahel.

Trois mois plus tard, l'édile est de retour sur le plateau de BFMTV-RMC. Il affirme ce vendredi qu'on en "est malheureusement encore au même point" aujourd'hui. "C'est même peut-être encore plus grave, parce qu’on a des émeutiers qui ont ‘goûté au sang’, qui n’ont pas eu véritablement de sanctions", poursuit-il. Avant de regretter une "tentative de dire: 'on met la poussière sous le tapis, en espérant que ça ne redémarre pas tout de suite".

"Des émeutes qui sortent des quartiers"

La veille, Vincent Jeanbrun s'est rendu à Matignon à l'occasion d'un conseil national de la refondation sur les émeutes autour de plusieurs de ses homologues, de la Première ministre Élisabeth Borne et quelques membres du gouvernement. Cherchant à être "positif et constructif", le maire relève qu'il y a eu "une analyse lucide".

"On a eu le ministre de l’Intérieur qui a fait un bilan très franc, très sincère sur le fait que l'organisation de la police n’était pas prête à vivre ce type d’émeutes", salue-t-il, "c'est-à-dire des émeutes qui sortent des quartiers, qui vont aux quatre coins de la France, y compris dans les zones rurales."

"On en est au diagnostic"

Par ailleurs, Vincent Jeanbrun souligne une "volonté" de la cheffe du gouvernement "d'écouter ce qu'on avait à dire". Cette dernière s'était rendue à L'Haÿ-les-Roses au lendemain de l'attaque de son domicile. "J’avais essayé de la sensibiliser sur le fait que nos polices municipales devaient absolument avoir des moyens de polices judiciaires supplémentaires", confie l'intéressé. Tout en précisant qu'il ne s'agit pas "de mener des enquêtes", mais de "faire une palpation, un contrôle d’identité, une fouille au corps, ouvrir un coffre de voiture...".

"Ça a été entendu, semble-t-il, puisqu’hier, ils nous ont annoncé qu’ils allaient travailler en ce sens", explique l'élu LR.

Pour autant, il attend désormais "les actes" et demande pour cela des "moyens" permettant d'avoir une "police municipale efficace". Car, "pour l'instant", regrette-t-il. "On en est au diagnostic". Et de conclure: "C’est très frustrant pour tous les collègues maires qui ont été à toute vitesse pour réparer les stigmates."

Baptiste Farge